Mort du Cheikh al-Nimr : regain de tension entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite
Tension entre l'Iran et l'Arabie saoudite après l'exécution d'un chef religieux chiite à Riyad. L'Iran, puissance chiite, a menacé de se venger. France 3 fait le point.
Hier soir, samedi 2 janvier à Téhéran (Iran), de nombreux manifestants sont descendus dans les rues aux alentours de l'ambassade d'Arabie saoudite. Des cocktails Molotov sont lancés. Par endroit, des feux se déclarent. La police iranienne semble passive. Alors les hommes s'enhardissent, pénètrent dans l'enceinte diplomatique, une partie des locaux est saccagée.
"Un acte de guerre à la fois politique et religieux"
40 manifestants seront finalement arrêtés. L'objet de cette soudaine tension ? L'exécution samedi en Arabie saoudite d'un dignitaire religieux chiite, Nimr Baqr al-Nimr, aussi appelé Cheikh al-Nimr, un opposant farouche à la monarchie. Dieu se vengera menaçait l'Ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique d'Iran. Nimr Baqr al-Nimr avait été condamné à mort pour terrorisme en 2014. L'exécution de la sentence intervient dans un contexte extrêmement tendu entre les deux grandes puissances régionales. "C'est très concrètement un acte de guerre à la fois politique et religieux perpétré aujourd'hui par l'Arabie saoudite", explique Frédéric Encel, maître de conférence à Sciences-Po Paris. Une nouvelle manifestation hostile au régime saoudien doit se tenir cet après-midi à Téhéran, mais loin de l'ambassade saoudienne pour éviter de nouveaux débordements.
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