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Autodafés de corans au Danemark : "Ces actes ne peuvent qu'attiser la haine", condamne le président de la Fédération protestante de France

Le pasteur Christian Krieger soutient la décision du Danemark d'interdire les autodafés de corans comme la dégradation de tout autre objet ayant une signification religieuse.
Article rédigé par franceinfo - Avec France Inter
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Rasmus Paludan, militant d'extrême droite, brûle une copie du Coran devant l'ambassade de Turquie à Copenhague le vendredi 27 janvier. 2023. (OLAFUR STEINAR RYE GESTSSON / RITZAU SCANPIX / VIA AFP)

"Ces actes ne peuvent qu'attiser la haine et provoquer des radicalités", a estimé mercredi 6 septembre sur franceinfo le pasteur Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France (FPF), alors que le gouvernement danois a présenté fin août un projet de loi pour interdire les autodafés de corans, après des profanations du livre saint de l'islam qui ont entraîné des tensions dans plusieurs pays dont la population est majoritairement musulmane.

La loi va "interdire le traitement inapproprié d'objets ayant une signification religieuse importante pour une communauté religieuse". Selon Christian Krieger, cette loi va dans le bon sens car "brûler ostensiblement un coran, le médiatiser, est un acte qui humilie, injurie voire méprise publiquement une communauté religieuse".

C'est comme si un supporter de football se mettait à bruler de manière répétée le maillot de l'équipe adverse

Christian Krieger,

à franceinfo

Le pasteur juge qu'il y a "une différence entre la liberté d'expression et des actes qui attisent la haine". "Je défendrai toujours celui ou celle qui développe une pensée critique ou un discours argumenté contre une religion, c'est un droit fondamental. En revanche, c'est difficile de défendre des actes qui attisent la haine", affirme-t-il.

Dans son dernier numéro, en kiosque mercredi, Charlie Hebdo lance avec des journaux scandinaves un appel "contre la réinstauration du délit de blasphème au Danemark". Sur France Inter, son rédacteur en chef, Gérard Biard, voit dans cette disposition un retour au délit de blasphème "pourtant aboli en 2017 dans ce pays". "Le blasphème ce n'est pas insulter les croyants, mais contester le pouvoir de Dieu", affirme-t-il.

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