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Danemark : le rédacteur en chef de "Charlie Hebdo" dénonce la proposition de loi visant à interdire les autodafés du Coran

Gérard Biard répondait au micro de France Inter au sujet de l'interdiction des autodafés au Danemark.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Rasmus Paludan, homme politique d’extrême droite, brûle une copie du Coran devant l’ambassade de Turquie à Copenhague (Danemark) le vendredi 27 janvier 2023. (OLAFUR STEINAR RYE GESTSSON / RITZAU SCANPIX)

Le gouvernement danois "se fait dicter sa loi par des régimes qui sont tout sauf démocratiques", dénonce mercredi 6 septembre sur France Inter Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, au sujet de la proposition de loi danoise visant à interdire les autodafés du Coran.

>> Danemark : que prévoit la nouvelle loi décriée sur le délit de blasphème ?

Fin août, l'exécutif danois a présenté ce texte qui vise à "interdire le traitement inapproprié d'objets ayant une signification religieuse importante pour une communauté religieuse". Cette proposition de loi s'applique aux profanations du Coran, mais aussi de la Bible, de la Torah ou de symboles religieux comme le crucifix. Elle intervient après les troubles suscités dans des pays musulmans à la suite des profanations du Coran au Danemark et en Suède.

Comment différencier les provocateurs d'extrême droite des contestations légitimes 

Gérard Biard dénonce "l'absurdité" de cette proposition de loi. Il considère qu'en ciblant le fait de brûler ou de piétiner ces objets, mais en excluant l'expression verbale ou écrite, le gouvernement danois établit "un bon et un mauvais blasphème" ce qui, selon lui "ne veut strictement rien dire". Le rédacteur en chef de Charlie Hebdo pointe du doigt ce texte qu'il accuse de vouloir "ouvrir une brèche dans ce mur des valeurs européennes qu'on a tant de mal à maintenir debout et qui est attaqué de toute part".

Le journal français Charlie Hebdo voit dans cette disposition un retour au délit de blasphème "pourtant aboli en 2017 dans ce pays". Jugeant cette loi "dangereuse", le journal satirique lance ce mercredi un appel "pour alerter les citoyens". "Le blasphème ce n'est pas insulter les croyants, mais contester le pouvoir de Dieu", affirme le rédacteur en chef. Gérard Biard estime que dans le cas de nombreux autodafés, il s'agit de "contester le pouvoir de dirigeants qui s'appuient sur un livre pour persécuter leur population, et faire régner la terreur à travers le monde pour certains".

Il reconnaît que certaines personnes peuvent "brûler le Coran pour de mauvaises raisons, ce sont des provocateurs d'extrême-droite". Mais Gérard Biard évoque aussi le cas d'une "jeune artiste iranienne qui a publiquement déchiré des corans au Danemark pour dénoncer ce qui se passe aujourd'hui en Iran".

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