"Charlie Hebdo" fustige la secrétaire d'Etat à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, après son interview au "JDD"
L'hebdomadaire Charlie Hebdo dénonce le "cynisme" de la secrétaire d'Etat chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache. Celle-ci a accordé un entretien controversé au Journal du dimanche nouvelle formule, désormais sous la direction de Geoffroy Lejeune, marqué à l'extrême droite. Afin de justifier sa participation, elle s'était alors dite "fille de Cabu", dessinateur tué lors de l'attaque jihadiste de 2015. Ces propos ont suscité la colère de Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo. "Le cynisme, l'amateurisme et l'inculture politique n'excusent pas tout", écrit-il dans un bref édito intitulé "Mise au point".
L'hebdomadaire est revenu dimanche dans les kiosques après une grève historique de quarante jours de sa rédaction, fermement opposée à l'arrivée de Geoffroy Lejeune à sa tête. "On ne peut pas avoir été Charlie, être allé manifester et mettre aujourd'hui en pièces la liberté d'expression. Des journalistes sont morts. Je suis une fille de Cabu. Moi, en tout cas, cela n'a jamais été dans mon ADN", avait déclaré Sabrina Agresti-Roubache au JDD.
Plusieurs responsables de gauche ont ensuite dénoncé cet entretien, accusant la macronie d'"accélére[r] la banalisation" du JDD. Dans la majorité, le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, a lui-même pris ses distances avec le "choix" de sa collègue. Celle-ci a été recadrée par Matignon, selon les informations de franceinfo.
"Charlie Hebdo" dénonce une "faiseuse de buzz"
Gérard Biard dénonce "l'extrême droite qui, désormais, préside aux destinées du JDD", dans cet édito. "En termes de communication, [l'interview de Sabrina Agresti-Roubache] se défend : c'est un excellent moyen de passer du stade de parfaite inconnue à celui de faiseuse de buzz", tacle-t-il encore. Mais "il aurait été judicieux qu'elle rappelle que Cabu a, tout au long de sa vie et de sa carrière, combattu sans concession aucune l'extrême droite", ajoute le journaliste historique de Charlie Hebdo.
La parution du premier numéro sous la direction de Geoffroy Lejeune a été émaillée d'autres polémiques. La nouvelle rédaction est soupçonnée d'avoir confondu deux faits divers sur sa photo de une, ce qu'a contesté Lagardère News, propriétaire du journal. La patronne de Radio France, Sibyle Veil, a également dénoncé la publication d'une fausse information à son sujet. Désertée par les journalistes grévistes sortants, la rédaction du JDD de dimanche était constituée de "bénévoles", proches de Geoffroy Lejeune ou employés de Lagardère.
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