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Prostituées chinoises : des passes dans les caves

REPORTAGE | Mardi dernier, plusieurs prostituées chinoises ont été arrêtées dans le 13ème arrondissement de Paris. Il s'agissait de démanteler un réseau selon la police. Mais des associations dénoncent une intimidation de prostituées indépendantes pour les chasser à quatre mois des municipales. Alice Serrano est allée à leur rencontre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Reuters)

Elles ont entre 30 et 40 ans, sont souvent mères de famille et pour
la plupart ne travaillent pour aucun souteneur. Ces prostituées chinoises du
13ème arrondissement de Paris ne rentrent pas dans les cadres de la prostitution telle qu'elle
est  habituellement pratiquée aujourd'hui
en France. 

Ces femmes installées au pied des tours à deux pas du
périphérique travaillent pour envoyer à leur famille restée en Chine de quoi
vivre dignement. Il y a
quelques jours, la police est venue pour arrêter certaines de ces prostituées mardi dernier au petit matin. En tout 30 personnes ont été arrêtées. C'est le cas de Siaora qui a été conduite au poste puis relâchée. 

 

Rembourser les 13.000 euros du passeur

A 35 ans, Tchin-Tchin, une Chinoise venue de la province du Jiang Xi, au sud-est
du pays, est arrivée en France, il y a un an. Là-bas, elle était esthéticienne.
Au pied des tours de la porte d'Ivry, elle est devenue une prostituée. Chaque
mois, elle gagne jusqu'à 2.000 euros en France, l'équivalent d'un an de salaire
en Chine.

Cet argent, elle l'envoie au pays, là où vivent ses deux enfants de 8
et 13 ans. Elle doit aussi rembourser ses proches qui l'ont aidée à payer les 13.000 euros exigés par le passeur pour son visa et son billet d'avion.

Avant l'intervention de la
police la semaine passée, elle vivait dans un logement en colocation avec 6
personnes dans l'une des tours de la Porte d'Ivry pour un loyer de 150 euros par
mois. Depuis mardi, elle vit dans une cave, là où elle reçoit ses
clients.

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