Projet de loi pour sécuriser internet : "On a l'impression que tout le monde attend la solution miracle de vérification d'âge" sur les sites pornographiques, regrette l'association e-Enfance

Justine Atlan, directrice générale de l'association e-Enfance, estime que "personne ne veut prendre la responsabilité" d'imposer une méthode de vérification de l'âge sur les sites pornographiques alors que "des millions de mineurs sont exposés".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Image d'illustration. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS via AFP)

"On a l'impression que tout le monde attend la solution miracle et le système idéal de vérification d'âge qui serait à 100% fiable, or ça n'existe pas", répond mercredi 10 avril sur franceinfo Justine Atlan au sujet des sites pornographiques. La directrice générale de l'association e-Enfance, association de protection des enfants sur Internet, réagit alors que le projet de loi pour sécuriser internet achève ce mercredi son parcours parlementaire à l'Assemblée.

Ce projet de loi propose notamment un filtre "anti-arnaque" sur les sites identifiés comme malveillants, un délit d'outrage en ligne ou encore un blocage administratif des sites pornographiques. Une mesure qui ne va pas assez loin pour les associations de protection de l'enfance, notamment en ce qui concerne la question de la vérification de l'âge des internautes, qui n'est toujours pas tranchée.

Des sites "dans l'illégalité"

Pour Justine Atlan, "on tourne en rond avec cette histoire de vérification de l'âge". Elle regrette que "personne ne veuille prendre la responsabilité de l'obliger". Pour la directrice générale, "ça donne l'impression que ce texte répond à ce que demandaient les sites pornographiques depuis des années". Elle rappelle que ces sites "refusent d'appliquer la loi" puisque les plateformes de contenus pornographiques "ont l'obligation d'un point de vue légal depuis 2020 de mettre en place un système de vérification d'âge. Donc en réalité elles sont dans l'illégalité depuis quatre ans".

Justine Atlan regrette cette situation puisque "ça reporte la responsabilité sur l'Arcom qui doit rendre un avis avec la Cnil". "Tout cela ne fait que repousser les responsabilités", ajoute-t-elle "et pendant ce temps-là, des millions de mineurs sont exposés depuis des dizaines d'années à des contenus pornographiques depuis leur plus jeune âge".

Elle l'assure, la solution miracle n'existe pas mais rappelle que des propositions ont été faites ces dernières années : "carte d'identité, carte bleue, biométrie, tiers de confiance... On pourrait au moins faire une période test, les mettre en place sur les sites porno et voir ceux qui correspondent le mieux".

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