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Téléphones fixes en prison : aux Baumettes, les familles sont contentes, les surveillants grondent

Le ministère de la Justice a annoncé mardi l’installation progressive de téléphones fixes dans chaque cellule dans les prisons françaises. À la prison des Baumettes à Marseille, la mesure satisfait les familles mais suscite un tollé chez les surveillants.

Article rédigé par Olivier Martocq, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un téléphone public à disposition des détenus du centre pénitentiaire de Nancy (illustration). (MAXPPP)

"C’est une bonne chose. En-dehors du parloir, on peut quand même s’appeler", se réjouit Déborah, devant l’entrée de la prison des Baumettes à Marseille. Elle est venue lundi avec une dizaine d’autres femmes apporter les cadeaux de Noël aux détenus. "Le parloir, c’est une fois par semaine, 45 minutes", rappelle-t-elle. Le téléphone permet de "maintenir un lien" et représente "une aide morale quand ça ne va pas". Présente également devant la prison, Sarah se réjouit de cette mesure : "Ils pourront nous passer plus de coups de téléphone. Ça permet d’être rassuré, savoir s’il va bien".

Plus de 50 000 téléphones vont être installés

Les téléphones vont être progressivement installés dans l’ensemble des cellules des établissements pénitentiaires français. Cette mesure fait suite à une expérimentation menée en 2016 dans la prison de Montmédy. Le ministère a d’ailleurs décidé de faire vite. L’appel d’offre pour la fourniture des 50 144 téléphones sera clôs dans une semaine.

Pas de quoi rassurer les surveillants de prison. "Ça ne résoudra rien du tout, ça ne fera qu’engendrer des problèmes", s’alarme Catherine Forzi, du syndicat Force Ouvrière. Selon la représentante syndicale, les détenus ont déjà accès à des téléphones publics pour joindre "leurs familles et leur avocat". "Ils veulent téléphoner en toute discrétion, ils vont se dire que c’est surveillé, donc il y aura toujours des trafics, peut-être même encore plus", ajoute Catherine Forzi qui s’inquiète de la capacité à pouvoir surveiller ces appels.

On n’arrive pas à les surveiller, à faire les écoutes comme on devrait les faire. Vous imaginez avec le nombre qu’ils vont rajouter ? 

Catherine Forzi, représentante syndicale FO

à franceinfo

Téléphones fixes en prison : aux Baumettes, les familles sont contentes, les surveillants grondent - reportage Olivier Martocq

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