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Prison de Fresnes : deux des participants à l'événement "KohLantess" ont été condamnés pour des crimes

Alors qu'il aurait dû s'agir de détenus sans casier judicaire lourd, deux des participants du jeu "Kohlantess" organisé dans la prison de Fresnes ont été condamnés respectivement pour viol et pour meurtre. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Image de l'épreuve de karting de Kohlantess au sein de la prison de Fresnes, le 27 juillet.  (JEAN-MICHEL DELAGE / HANS LUCAS)

Deux des participants à l'événement baptisé "KohLantess", organisé au sein de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) au profit d'associations caritatives, ont été condamnés pour des crimes, a appris franceinfo de sources proches. Dans ce jeu inspiré de l'émission Koh-Lanta, tourné fin juillet dans la cour de la prison, des détenus, des surveillants et des habitants de Fresnes s'affrontaient dans des épreuves filmées, dont une épreuve de karting. L'un des détenus participants a été condamné pour meurtre, l'autre pour viol.

Franceinfo a pu consulter la fiche pénale de ce dernier. Il s'agit d'un homme de 31 ans, condamné pour viol à 10 ans de réclusion criminelle, par la cour d'assises du Val-de-Marne en février 2021. D'après sa fiche, il doit sortir de prison en 2031. Il avait déjà été condamné en 2018 pour violence avec usage ou menace d'une arme et, en 2013, à 4 ans de prison pour vol aggravé en récidive. D'autres condamnations pour différents délits en lien avec du trafic de stupéfiants figurent également sur sa fiche pénale.

Les organisateurs ignoraient le profil des détenus

Les organisateurs de l'évènement ont annoncé lundi la suppression "sans délai" de la vidéo "KohLantess à la prison de Fresnes", "par respect pour les victimes". "Nous avons appris qu'un des détenus participants possédait un casier judiciaire lourd", ont-ils indiqué dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, tout en ajoutant que s'ils avaient eu connaissance du profil de ces détenus, "la vidéo n'aurait jamais été tournée et encore moins diffusée."

Selon eux, "la condition sine qua non" à la réalisation de cette vidéo n'a pas été respectée par le centre pénitentiaire, à savoir : "aucune peine résultant d'une atteinte à l'intégrité physique et/ou morale d'une personne". "La confiance que nous avons accordée au centre pénitentiaire de Fresnes ainsi qu'au ministère de la Justice a été rompue", ont déploré les organisateurs. Ils ont également demandé à la prison de verser l'intégralité de la promesse de dons à une association d'aide aux victimes.

Le ministère de la Justice a assuré, de son côté, ne pas avoir été informé de l'organisation de l'événement, ni des participants, ni des activités. Le choix des détenus participants est à la discrétion de la direction de la prison, pour toutes les activités ou événements qui s'y déroulent.

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