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Iran : le barreau de Paris soutient l'avocate Nasrin Sotoudeh et "ne la laissera pas tomber"

L'Iranienne Nasrin Sotoudeh a été élue "membre d'honneur" du barreau de Paris mardi 12 mars. Une manière de soutenir cette avocate, qui vient d'être condamnée à Téhéran à trente-trois années de prison supplémentaires et 148 coups de fouet.

Article rédigé par franceinfo
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Nasrin Sotoudeh à son domicile à Téhéran, le 18 septembre 2013.  (BEHROUZ MEHRI / AFP)

Les avocats du barreau de Paris ont fait part de leur soutien à leur consœur iranienne Nasrin Sotoudeh. Mardi 12 mars, on a appris que cette avocate et militante des droits humains a été condamnée à 33 années de prison supplémentaires et 148 coups de fouet, poursuivie pour sept chefs d'accusation différents.

Nasrin Sotoudeh purgeait déjà une peine de cinq ans d'emprisonnement pour "espionnage". Ce qui porte à 38 années au total. Mais dans le droit iranien, seule la peine d'emprisonnement la plus longue viendra s'ajouter à la première peine. En l'occurence, la condamnation de dix ans de prison pour "incitation à la débauche".

Cette assimilation entre ce qui peut être reproché à un client, et l'avocat qui le défend, nous est insupportable.

Basile Ader

à franceinfo

"C'est une avocate, parce qu'elle a fait son métier d'avocate, qui est ainsi traitée, s'est indigné le vice-bâtonnier de Paris, Basile Ader. C'est la négation de l'existence de la défense", a-t-il ajouté. Avec ses confrères, ils ont élu à l'unanimité Nasrin Sotoudeh "membre d'honneur" du barreau de Paris. "Il faut qu'elle sache qu'ici, on ne la laisse pas tomber", a insisté Basile Ader.

Dans sa carrière, Nasrin Sotoudeh a plaidé pour de nombreuses Iraniennes qui ont enlevé leur voile dans la rue. Pour Basile Ader, il serait donc "symboliquement très fort" que la France lui apporte son soutien. Le vice-bâtonnier de Paris réclame de la part de l'exécutif des sanctions, économiques ou diplomatiques, contre l'Iran.  "Le président Macron a fait de l'égalité entre les hommes et les femmes et la défense du droit des femmes une des causes principales de son quinquenat. C'est le moment de le mettre en oeuvre", a-t-il ajouté. 

L'avocate iranienne devrait faire appel de sa condamnation. En cas de nouveau procès, le barreau de Paris veut envoyer des observateurs en Iran.

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