Colère des surveillants de prison : un projet d'accord remis aux syndicats et à la ministre de la Justice
Nicole Belloubet a été huée, vendredi, à la prison de Borgo (Haute-Corse), où deux gardiens ont été blessés par un détenu signalé pour radicalisation.
Suffira-t-il pour apaiser la colère des gardiens de prison ? Un "projet d'accord" issu de négociations a été remis, vendredi 19 janvier dans la soirée, aux syndicats pénitentiaires et à la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Il prévoit notamment la création de 1 100 emplois de surveillants sur quatre ans. Mais sa signature dépendra de la réaction de la base des syndicats.
Un mouvement de blocages depuis lundi
Vendredi, deux gardiens ont été blessés, dont un gravement, par un détenu de la prison de Borgo (Haute-Corse), signalé pour radicalisation et peut-être aidé par des complices. Nicole Belloubet s'est rendue à leur chevet, puis à la prison de Borgo, où elle s'est entretenue avec les syndicats. Mais elle a été huée, à sa sortie de l'établissement, par une centaine d'agents qui ont refusé de lui parler.
Un mouvement national de blocage des prisons avait été lancé lundi après l'agression de surveillants par un détenu jihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), le 11 janvier. Selon l'administration pénitentiaire, 80 établissements sur 188 ont été bloqués vendredi. Des incidents ont notamment éclaté entre les grévistes et les forces de l'ordre devant la prison de Fleury-Mérogis (Essonne).
Un régime de détention spécifique pour les "terroristes et radicalisés"
Un texte, issu des négociations entamées mardi entre la ministre de la Justice et deux syndicats, l'Ufap-Unsa et à la CGT-Pénitentiaire, leur a été soumis vendredi soir. Il évoque la création de 1 100 emplois de surveillants, "dont une première tranche de 100 emplois dès 2018".
Mais il prévoit aussi des mesures pour améliorer la sécurité des gardiens et un régime de détention défini pour les "détenus terroristes et radicalisés", permettant une "étanchéité totale de la gestion des détenus les plus dangereux".
Les deux syndicats ont annoncé qu'ils consulteraient leurs adhérents avant de décider de signer ou non ce projet d'accord. Le troisième syndicat principal, FO, n'a pas participé aux négociations avec la Chancellerie.
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