Cet article date de plus de sept ans.

A Fleury-Mérogis, 350 surveillants bloquent la plus grande prison d'Europe

Ils protestent contre la récente agression de six gardiens de prison. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des surveillants de la prison de Fleury-Merogis (Essonne) protestent lundi 10 avril contre la récente agression de six de leurs collègues.  (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Ils n'en peuvent plus et comptent le faire entendre. Plus de 350 surveillants pénitentiaires bloquaient lundi 10 avril la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) pour protester contre la récente agression de six gardiens dans la plus grande prison d'Europe, minée par la surpopulation carcérale et le manque de personnels.

Munis de pancartes "Au feu, la pénit' brûle", "Surpopulation, sous-effectifs, danger" et certaines invitant les candidats à la présidentielle à leur rendre visite, les manifestants ont dressé des barricades à partir de 19h30 sur l'unique avenue qui mène à la prison.

"La situation est intenable"

Le blocage devait se prolonger dans la nuit, empêchant notamment d'écrouer de nouveaux détenus et le retour de ceux présentés à la justice. L'intersyndicale (Ufap-Unsa Justice, CGT Pénitentiaire, FO Pénitentiaire) de Fleury ne s'est pas encore prononcée sur une éventuelle reconduction du mouvement. La maison d'arrêt est actuellement remplie à 180% de sa capacité. Elle accueille plus de 4.200 détenus et près de 150 postes de fonctionnaires sont vacants, selon les syndicats.

"La situation est juste intenable. Cette agression, c'est la goutte d'eau de trop", a estimé Olivier Legentil, du syndicat Ufap-Unsa Justice (majoritaire). Jeudi, six gardiens de la prison ont été blessés par huit mineurs lors d'une altercation entre détenus qui a dégénéré en bagarre.

Ce que réclament les syndicats

Les syndicats n'ont pour l'instant pas obtenu le rendez-vous qu'ils demandent avec la direction de l'administration pénitentiaire. Ils réclament notamment une fouille générale de la prison, des effectifs supplémentaires et l'abrogation de la législation qui les oblige à justifier les fouilles à nu de détenus.

Les surveillants doivent poursuivre leur action mardi matin avec une "marche des oubliés de la République" dans la ville de Fleury-Mérogis.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.