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Scandale Orpea : "On ne peut être que satisfait" de la plainte que va déposer l'État, lance une association de personnes âgées et leurs familles

"Il serait bien qu'on fasse les mêmes investigations dans le privé", suggère la Fédération nationale des associations et amis de personnes âgées et de leurs familles et "pas seulement dans les grands groupes connus".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Claudette Brialix, présidente de la Fédération nationale des associations et amis de personnes âgées et de leurs familles, le 1er février 2018. (GAËLLE FONTENIT / RADIO FRANCE)

Claudette Brialix, présidente de la Fédération nationale des associations et amis de personnes âgées et de leurs familles (FNAPAEF), réagit samedi 26 mars sur franceinfo à l'annonce de la ministre déléguée chargée de l'Autonomie des personnes âgées d'une plainte de l'État contre Orpéa à la suite du scandale de maltraitance révélé par Victor Castanet dans un livre, Les Fossoyeurs fin janvier. "On ne peut être que satisfait", déclare-t-elle, en exprimant le voeu que "le soufflet ne retombe pas" après l'élection présidentielle.

franceinfo : L'État va porter plainte contre Orpea, êtes-vous satisfaite de cette décision ?

Claudette Brialix : On ne peut être que satisfait. Ce qu'on peut regretter, c'est qu'il ait fallu attendre le livre de Victor Castanet pour en arriver là. Combien de familles ont essayé de se défendre, en étant ignorées des ARS lorsqu'elles faisaient des réclamations. Je pense aussi que le livre de Victor Castanet est sorti opportunément avec l'élection présidentielle. Il ne faudrait pas que le soufflet retombe.

Êtes-vous surpris de ce que vous avez découvert sur Orpea ?

En ce qui concerne le fonctionnement, l'accompagnement des personnes âgées, il était évident qu'on savait. Ce qu'on ne pouvait pas savoir, puisque ce n'était pas transparent, c'était les manipulations financières qui pouvaient s'exercer et qui, en fait, se faisaient au détriment des résidents et de leurs familles, puisque ça trafiquait le tarif hébergement.

"Ce qui est étonnant, c'est que la loi sur le secret des affaires [invoquée pour ne pas rendre public le rapport sur Orpea] dit qu'on protège des informations de nature stratégique, à savoir le savoir-faire et la création. On se demande bien où ils sont !"

Claudette Brialix, présidente de la FNAPAEF

à franceinfo

Avez-vous des témoignages dans d'autres groupes ?

Dans le secteur privé, il serait bien qu'on fasse les mêmes investigations avec la même profondeur d'enquête, parce qu'il ne faut pas oublier qu'il y a d'autres pratiques et pas seulement des grands groupes connus. Vous avez des petits groupes qui gèrent plusieurs Ehpad, plusieurs cliniques, qui ne sont pas connus comme Korian, comme Orpéa, mais qui ont certainement les mêmes pratiques. Sur les dysfonctionnements, nous avons les mêmes retours. Nous avons aussi une inquiétude concernant le secteur associatif, à savoir qu'il y a des recrutements de cadres qui avaient été formés et qui avaient travaillé pour le privé et qui, malheureusement, appliquent au sein des structures les mêmes méthodes. Ça nous inquiète beaucoup, parce que c'est complètement dénaturer la notion qui préside à l'existence de ces structures, l'économie sociale et solidaire. Des dysfonctionnements, nous en avons constaté partout, y compris dans le public et associatif. Pourquoi ? Parce que depuis des années, les moyens n'y sont pas. Les moyens n'y étant pas, on arrive à une insuffisance de personnel et des difficultés de recrutement.

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