Première grève des enseignants dès la deuxième semaine de cours
L'appel à la grève pour ce lundi a été lancé par le Snes-FSU, principal syndicat des collèges et lycées. Il s'agit de protester contre la dégradation des conditions de travail. Dans la ligne de mire des syndicats : les quelque 16.000 suppressions de postes en 2010 (après 33.400 entre 2007 et 2009) dans le cadre du non-remplacement de la moitié des fonctionnaires partant à la retraite. Le même volume de réductions d'effectifs est prévu pour la rentrée 2011.
_ Le Snes vise également la réforme de la formation des enseignants : les quelque 15.500 profs stagiaires de la promotion 2010 sont, pour la première fois, lâchés devant des classes sans avoir reçu de véritable formation pédagogique (lire nos articles ci-dessous).
Ces derniers jours, les syndicats ont dénoncé un climat général extrêmement délétère et une "forte crise de confiance". Pour le Snes, cette grève répond donc "à une situation exceptionnelle de crise où le système éducatif est attaqué comme jamais : budget, réforme, gestion des personnels".
_ Cet appel à la grève "s'articule pleinement", poursuit le Snes, avec la journée interprofessionnelle de mardi contre la réforme des retraites. Le mouvement court donc sur deux jours.
Reste à savoir quelle sera l'ampleur de la mobilisation de ce lundi, les grandes centrales syndicales étant en priorité attachées à opposer au gouvernement une véritable démonstration de force mardi.
Lettre ouverte aux parents
D'ores et déjà, la portée de ce mouvement est minimisée par le gouvernement, expliquant que la fédération FSU ne s'est pas associée à l'appel de ce lundi. Quant à la journée de mardi, Luc Chatel souligne qu'elle est avant tout liée au projet de réforme des retraites. Interrogé la semaine dernière sur le climat social particulièrement tendu de cette rentrée scolaire, le ministre de l'Education a lancé : "Citez-moi une rentrée où les syndicats ne parlent pas de difficultés !"
Des syndicats qui semblent bien conscients de l'éventuelle impopularité de leur mouvement, trois jours seulement après la rentrée : le SNUipp, majoritaire chez les instits, distribue ces jours-ci une lettre ouverte aux parents, un courrier tiré à plus d'un million d'exemplaires, pour justifier la grève de mardi.
Gilles Halais, avec agences
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