Pour RSF, "la paranoïa des dirigeants" menace la liberté de la presse dans le monde
Reporters sans frontières (RSF) dévoile ce mercredi l'édition 2016 de son classement mondial de la liberté de la presse, intitulé "La paranoïa des dirigeants contre les journalistes". RSF évoque cette année "un climat de peur généralisée et de tensions qui s'ajoute à une emprise des Etats et des intérêts privés de plus en plus grande sur les rédactions" et cela concerne également l'Europe.
Comme l'an passé, c'est l'Erythrée qui arrive tout en bas du classement (180ème), derrière le Turkménistan (178e) et la Corée du Nord (179e). Ces trois pays constituent "un trio infernal", écrit RSF. Trois pays d'Europe du nord occupent le podium : la Finlande (1ère depuis 2010), les Pays-Bas (2ème) et la Norvège (3ème). La France, elle, perd sept places et pointe au 45ème rang, comme l'an passé. RSF constate "qu'une poignée d'hommes d'affaires ayant des intérêts extérieurs au champ des médias finissent pas posséder la grande majorité des médias privés à vocation nationale".
La Pologne dégringole dans le classement, la Tunisie remonte
Reporters sans frontières souligne par ailleurs "la dégringolade de la Pologne", qui perd 29 places et se retrouve 47ème du classement, "sous l'effet de la remise au pas des médias lancée par le parti ultra-conservateur" . "Il est malheureusement notable que de très nombreux dirigeants dans le monde développent une forme de paranoïa contre l'exercice légitime du journalisme" , écrit RSF.
L'ONG note toutefois plusieurs évolutions positives. La Tunisie gagne par exemple 30 places (96ème), "grâce à une baisse des agressions et des procédures" . L'Ukraine remonte elle aussi dans le classement (107ème, +22), à la faveur "d'une accalmie du conflit".
Publié chaque année depuis 2002, ce classement mondial se base sur une appréciation du pluralisme, de l'indépendance des médias, de la qualité du cadre légal et de la sécurité des journalistes dans 180 pays.
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