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Petroplus : aucune offre de reprise retenue, l'activité s'arrête

Après quinze mois de rebondissements, le tribunal de commerce de Rouen a rejeté mardi les deux dernières offres de reprise pour la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime). L'un des repreneurs potentiels a quitté les lieux avant même la fin des audiences. Le rejet des offres entraîne la cessation définitive d'activité.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Maxppp)

Une nouvelle fois, aucun
repreneur n'a été désigné pour reprendre la raffinerie Petroplus de
Petit-Couronne, en Seine-Maritime. Après 15 mois de rebondissements, le
tribunal de commerce de Rouen a rejeté mardi matin les dernières offres de reprise. Les juges du tribunal de commerce devaient trancher entre deux offres transmises le 2 avril dernier par les administrateurs
judiciaires
: celle du groupe libyen Murzuq Oil, et celle du Panaméen NetOil,
déjà en lice depuis juillet dernier.

Un premier signe
avant-coureur de la mauvaise nouvelle avait eu lieu en milieu de matinée :
Mabrouk Getty, le fondateur de Murzuq Oil, un des potentiels repreneurs, a
quitté les lieux après une heure et demie d'audience seulement. "Je
rentre chez moi en Libye, je suis déçu
" a-t-il déclaré à la sortie du
tribunal de commerce de Rouen, alors que la décision des juges n'était pas
encore connue.

"On a respecté les
choses de A à Z, on nous demandait d'avoir de l'argent, du pétrole et de
l'avenir pour les salariés, je ne peux pas faire plus
", a déclaré le
patron de l'entreprise qui était en lice depuis quelques semaines. "Je
vais aller en Suisse ou en Suède, là où il y a des raffineries
",
a-t-il ajouté avant de partir, ne précisant pas vers quelle direction le
tribunal semblait se diriger.

Cessation définitive de l'activité

C'est aussi ce mardi matin
que se terminait l'autorisation de poursuite d'activité de la raffinerie. Liquidée en octobre, elle avait été autorisée à fonctionner jusqu'à ce jour. Le rejet des offres entraîne la cessation définitive d'activité. Le groupe Petroplus a annoncé que la procédure de licenciement collectif des salariés sera déclenchée "dans les jours prochains".

De son côté, Philippe Billant, le directeur de la raffinerie, a précisé qu'un "liquidateur a été nommé " pour vendre "les actifs isolés ". Il a ajouté qu'il est encore trop tôt pour déterminer l'avenir du site.

C'est la fin d'un feuilleton de 15 mois. Le tribunal avait en effet repoussé à huit reprises la date limite de dépôt des offres de repreneurs depuis le dépôt de bilan. Ouverte en 1929, puis vendue par Shell en 2007 à Petroplus, la raffinerie avait déposé son bilan le 24 janvier 2012 à la suite de la faillite de sa maison-mère suisse.

Des salariés réclament une nationalisation

Quelque 300 personnes s'étaient réunies mardi matin devant le tribunal de commerce de Rouen pour
défendre l'avenir de la raffinerie. Quelques cris "nationalisation! ", ont fusé après l'annonce de l'absence de reprise. Jean-Luc Broutet de la CGT a déclaré que "la responsabilité aujourd'hui est du côté  du gouvernement ". "Si on veut assurer l'avenir du raffinage dans notre pays,  assurer l'indépendance énergétique, on demande au gouvernement de
nationaliser 
le raffinage en France ", a-t-il ajouté.

Au final, après la fermeture, une centaine de salariés pourraient être reclassés dans l'industrie pétrolière, principalement dans la vallée de la Seine où fonctionnent deux autres raffineries, l'une exploitée
par Total et l'autre par ExxonMobil.

Le gouvernement "prend acte " du rejet des deux offres de reprise de la raffinerie normande de Petroplus Petit-Couronne, ont indiqué les ministres du Redressement productif Arnaud Montebourg et de l'Emploi Michel Sapin, en promettant d'oeuvrer au reclassement des 470 salariés. Assurant avoir mobilisé "tous les moyens possibles " pour trouver un potentiel repreneur, les deux ministres estiment que "rien n'aurait été pire qu'une solution précaire qui aurait finalement nui aux salariés et à leurs familles ".

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