Pauvreté : le Secours catholique se prépare à "une rentrée difficile" et "attend des mesures fortes"
Véronique Fayet, présidente du Secours catholique, attend du gouvernement des "mesures fortes", comme une revalorisation des minimas sociaux.
"Il faut se préparer à une rentrée difficile", a estimé dimanche sur France Inter Véronique Fayet, présidente du Secours catholique. Elle explique que beaucoup de gens "passent de la précarité à la pauvreté", conséquence du confinement et de la baisse de l'activité économique. Elle attend du gouvernement des "mesures fortes", comme une revalorisation des minimas sociaux.
"On a déjà vu beaucoup de gens nouveaux arriver, des jeunes professionnels, des étudiants privés du stage rémunéré qu’ils attendaient ou d’un job d’été, notamment dans la restauration", a expliqué Véronique Fayet. Elle chiffre à "30 à 40 %" le nombre de personnes supplémentaires dans les distributions de nourriture en région parisienne. ''À Toulouse, nous distribuons 700 repas tous les soirs", affirme également la présidente du Secours catholique. "Ce sont de très mauvais signaux", appuie-t-elle. "Des gens passent de la précarité à la pauvreté".
''Le social n’est pas un coût, c’est un investissement''
Le Secours catholique attend donc "des mesures fortes", comme une "revalorisation des minimas sociaux" et une "revalorisation des tout petits revenus". Augmenter le RSA permettrait aux gens de sortir la tête de l’eau pour revenir dans le monde économique", argumente Véronique Fayet. "Le social n’est pas un coût, c’est un investissement." Les associations de solidarité seront notamment reçues la semaine prochaine par la ministre du Logement Emmanuelle Wargon pour évoquer le plan logement à venir. "Pour l’instant ce que l’on entend n’est pas très encourageant", a expliqué Véronique Fayet qui réclame plus de moyens que ceux mis pour l'instant sur la table pour la rénovation énergétique des logements.
La présidente du Secours catholique regrette également que le plan pauvreté, annoncé en 2018, soit "un peu en panne". Il devait notamment instaurer un revenu universel d’activité, la cantine à un euro et a aussi permettre d'expérimenter des "territoires zéro chômeur longue durée". Selon Véronique Fayet, il n'y a "plus de volonté politique" de porter ce plan.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.