Paris ferme sa voie express rive gauche

"Qu'un des endroits les plus beaux du monde - les quais de Seine, entre le musée d'Orsay et le Pont de l'Alma, soit une autoroute urbaine, c'est une aberration (...) Nous allons donc restituer cette partie des bords de Seine aux Parisiens, aux amoureux de Paris". Le ton est donné. Bertrand Delanoë assume. L'opposition, elle, hurle avec les loups. D'ailleurs, la droite combat le projet depuis des mois - elle est même parvenue à le bloquer sous la présidence Sarkozy.

Finies donc, les 2,5 km de voies sur berges, rive gauche, entre les pont de l'Alma et pont Royal : les voitures doivent désormais, à compter de ce lundi, emprunter les quais. Le temps de parcours sera, à terme, rallongé de six minutes pour traverser Paris d'est en ouest, assure la mairie. Qui ajoute, sybilline : "dans un premier temps ce sera plus long" . La droite promet des "embouteillages dantesques, bruit et pollution qui auront tôt fait de gâcher le plaisir de quelques promeneurs" . 

Un quart de trafic automobile en moins à Paris en dix ans

Le maire adjoint en charge des Transports, Julien Bargeton, ne croit pas au cauchemar annoncé. Et en veut pour preuve le réaménagement de la voie rapide, rive droite, en boulevard urbain entrecoupé de feux et de passages piétons. Le temps de parcours, selon lui, n'a été rallongé que de trois minutes en heure creuse.
La mairie assure par ailleurs que le trafic automobile a baissé de 25% entre 2001 et 2010. 

A la place des voitures, la mairie promet des espaces verts dévolus au sport, à la culture et à la nature. Un espace de 4,5 hectares au total, qui ouvrira dès le printemps prochain. D'ici là, ce sont les pelleteuses qui vont prendre la place des voitures...