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Opération vérité sur les HLM de standing à Paris

Trois semaines après la démission du bras droit de Christine Boutin, la Régie immobilière de la Ville de Paris entame un grand ménage dans son parc de luxueux HLM à prix cassés. Quelques centaines de locataires privilégiés sont en ligne de mire…
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © RADIO FRANCE / Isabelle Labeyrie)

Il y en aurait 315 selon la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP). Essentiellement dans les Ve et VIIe arrondissements. 315 logements de standing à loyer "très modéré", dont les locataires sont à partir d’aujourd’hui dans le collimateur de cette société d’économie mixte, qui gère une partir du parc HLM de la capitale.

Un examen "systématique" de la situation des occupants de ces 315 logements débute aujourd’hui. Le nouveau président de la RIVP promet, dans un premier temps, poursuites judiciaires et radiation pour les occupants qui auront sous-loué leur appartement. "Nous sommes décidés à porter certaines affaires devant les tribunaux s’il le faut", explique Pierre Castagnou, également maire PS du XIVe arrondissement. Avant d’annoncer dans la foulée des hausses de loyer étalées dans le temps pour coller au plus vite au prix du marché.

En particulier, la situation de Jean-Pierre Chevènement "nous parait délicate", poursuit Pierre Castagnou. "Il n’est pas possible d’avoir deux baux dans deux logements sociaux différents. On ne peut en avoir qu’un au titre de la résidence principale. Nous allons examiner de près son dossier", précise-t-il. L’ancien ministre de l’Intérieur serait en effet locataire d’un HLM à Paris et d’un autre dans sa ville de Belfort.

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, demande pour sa part à la chambre régionale des comptes de contribuer à la vérification des logements attribués.

Cette "opération vérité" est lancée moins de trois semaines après les révélations du Canard enchaîné sur le 190 mètres-carrés de l’ex-directeur de cabinet de la ministre du Logement. Jean-Paul Bolufer avait démissionné après que l’hebdomadaire satirique eut révélé le montant de son loyer : moins de 1.200 euros mensuels.

Selon Le Parisien, l’immeuble du Port-Royal (où loge toujours Jean-Paul Bolufer) abrite un véritable bottin mondain : un préfet de région, un ancien préfet et un secrétaire général de préfecture. Les loyers des 40 appartements de cet immeuble haussmannien iraient de 4,60 à 12,20 euros le mètre-carré, contre 20 à 30 euros pour des logements du même ordre dans ce quartier aisé.

Gilles Halais

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