Pour le président d'Emmaüs France, "nous sommes tous un peu l'abbé Pierre"
Dix ans après la mort de l'abbé Pierre, Emmaüs France organise dimanche une grande journée pour défendre son héritage. Une manière pour Thierry Kuhn, président d'Emmaüs, de rappeler l'importance du combat pour la justice sociale.
À l’occasion des dix ans de la mort de l’abbé Pierre, dimanche 22 janvier, Emmaüs France organise une grande journée pour défendre son héritage. Le président de l’association, Thierry Kuhn, revient pour franceinfo sur l'importance du fondateur du mouvement Emmaüs.
franceinfo : Comment allez-vous célébrer les dix ans de la mort de l'abbé Pierre ?
Thierry Kuhn : Il s’agissait de marquer l’actualité des combats de l’abbé Pierre. Aujourd’hui, nous sommes tous ses héritiers. Nous commencerons par un meeting de la société civile à la Bourse du Travail à Paris, à partir de 9h (en présence notamment de la maire de Paris Anne Hidalgo, de Nicolas Hulot et de Caroline de Haas, ndlr). Nous nous invitons dans la campagne électorale et souhaitont interpeller les candidats et les citoyens sur un vrai projet de société plus juste et plus durable.
L’après-midi, entre 12h30 et 16h30, nous donnons rendez-vous sur la place de la République à Paris pour un moment festif et militant avec une soupe populaire préparée par le chef Thierry Marx. Cette journée est avant tout une fête.
Pourquoi parler de solidarité, de justice sociale ?
Ce thème n’est pas suffisamment présent dans la campagne. La question doit être au cœur de notre projet de société. Ce que je demande aux politiques, c’est d’aller voir sur le terrain ce qui est fait.
On a une problématique : 140 000 personnes sont à la rue. Des hommes, des femmes, des enfants, des exclus du travail... Les inégalités sont de plus en plus importantes. Regardez le rapport de l’association Oxfam publié lundi : en France, une vingtaine de milliardaires détient autant de richesses que 40% de la population.
On peut créer de l’emploi pour des personnes en situation d’exclusion durable. On peut créer de l’hébergement. Mais il faut une politique ambitieuse.
Est-ce qu'il nous manque un abbé Pierre aujourd’hui ?
Il nous manque une personnalité capable d’agir sur le terrain et d’interpeller citoyens et politiques, comme lui le faisait. L’abbé Pierre est toujours présent : il n’est plus là physiquement, mais on est tous un peu l’abbé Pierre. Emmaüs a toujours fait de la politique, mais dans le sens noble du terme.
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