: Vidéo Nucléaire : "La souveraineté énergétique, c'est un peu une illusion"
Le projet de loi du gouvernement, visant à construire de nouveaux réacteurs nucléaires, a été adopté au Sénat en première lecture, mardi 24 janvier. Ce texte supprime l'objectif de réduction à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici 2035, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé son intention de construire six nouveaux réacteurs nucléaires français.
Dans la course vers la souveraineté énergétique, la France peut-elle s'en sortir ? "La France n'est jamais souveraine sur rien du tout, estime la journaliste indépendante Floriane Louison, invitée du Talk franceinfo sur Twitch, mardi 24 janvier. On a un parc nucléaire français, mais en effet, il faut de l'uranium qu'on ne trouve plus en France depuis longtemps, il faut de l'acier qu'on produit très peu en France". Elle ajoute : "Pour traiter les déchets, on est dépendant d'installations notamment russes, pour l'enrichissement de l'uranium aussi… On ne peut pas faire du nucléaire 100% français, on ne peut pas faire non plus de l'éolien 100% français parce que pour construire des éoliennes, il faut des métaux rares qu'on va trouver ailleurs qu'en France, pareil pour les énergies fossiles."
"Cette question est au cœur du débat : la souveraineté énergétique, c'est un peu une illusion."
Floriane Louison, journaliste indépendanteà franceinfo
Concernant l'uranium, la France est dépendante "de différents territoires et pas d'un seul, c'est une dépendance moins risquée que si on est dépendant d'un seul pays, pour le gaz par exemple", poursuit-elle.
À l'échelle européenne, "on peut bâtir une logique de souveraineté"
"Je ferais une différence entre souveraineté et indépendance, nuance Phuc-Vinh Nguyen. Être indépendant, on ne le sera jamais vraiment parce qu'on ne peut pas extraire l'uranium sur notre sol, maîtriser l'ensemble des technologies. Par contre souverain, derrière il peut y avoir une logique de justement faire en sorte de diversifier nos approvisionnements et réfléchir aussi à l'échelle européenne. On se rend compte que la France, comparée à la Chine, aux États-Unis, ce ne sont pas les mêmes échelles. Par contre, si on parle ensemble au niveau européen, on peut bâtir une logique de souveraineté."
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