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Nucléaire : la commission d'enquête parlementaire "préoccupée" par les futurs coûts de la filière

Il n'y a "pas de coût caché du nucléaire même s'il y a des coûts non précisés", estiment les députés qui ont effectué un rapport sur le sujet. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La construction d'un réacteur EPR à la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), le 19 février 2014. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Démantèlement, investissements de sûreté, durée de vie des centrales : la commission d'enquête parlementaire sur le coût du nucléaire a fait part, mardi 10 juin, de sa "préoccupation", alors que la loi sur la transition énergétique, reportée à 2015, doit préciser l'avenir de la filière. Rappelant que l'objectif de la commission n'était pas d'être "pour ou contre le nucléaire", son président, le député (PS) François Brottes, a estimé qu'il n'y avait "pas de coût caché du nucléaire même s'il y a des coûts non précisés"

Le rapport de la commission, de plus de 200 pages, suscite déjà des oppositions. Des députés UMP affirment "ne pas cautionner" les travaux de la commission, constituée à la demande du groupe écologiste à l'Assemblée nationale. Ils dénoncent "un manifeste anti-nucléaire", "un document militant". Francetv info résume ce qu'il contient.

Des doutes sur l'EPR

La commission évoque les difficultés d'évaluation des coûts de production de l'électricité issue des réacteurs de 3e génération, dont l'EPR en construction à Flamanville (Manche). Elle rejoint ainsi le rapport de la Cour des comptes publié fin mai, qui révélait une augmentation de 20% entre 2010 et 2013 du coût de production moyen des 19 centrales françaises.

Des devis de démantèlement "sous-évalués"

Le rapport note également les cas de "sous-évaluation des devis" concernant le démantèlement en cours d'une trentaine d'installations nucléaires désaffectées, ou encore un coût qui "varie du simple au double" pour le projet Cigeo d'enfouissement profond des déchets les plus radioactifs, à Bure (Meuse).

L'un des éléments clés pour évaluer ces coûts est la durée de vie des 58 réacteurs français. Alors qu'elle est aujourd'hui fixée théoriquement à 40 ans, EDF souhaite qu'elle soit allongée à 50 ans. Cela permettrait de lisser dans le temps le coût des investissements prévus dans le parc nucléaire, dont le plan dit de "grand carénage", qui comprend des travaux de maintenance et de modernisation pour 55 milliards d'euros d'ici 2025 selon EDF. La Cour des comptes a, elle, évalué à 110 milliards d'euros l'impact des investissements nécessaires d'ici 2033.

Un manque de dialogue à Fessenheim

Sur la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), annoncée d'ici 2016 par le président de la République, la commission a pointé le "besoin impérieux de dialogue" au niveau local. Le démantèlement d'une centrale entraînerait en effet des conséquences sur l'emploi et l'approvisionnement énergétique des territoires, même si la commission ajoute qu'il peut être un élément de diversification pour la filière et ses industriels.

Un besoin "d'instances d'expertises globales"

La commission estime que l'État doit se doter "d'outils et d'instances d'expertises globales" de la politique énergétique et nucléaire pour "améliorer la connaissance et la transparence" sur les questions de sûreté.

Lors de la présentation du rapport, le député Denis Baupin (EELV), rapporteur de la commission, a appelé le gouvernement à prendre des décisions, estimant qu'"il était indispensable que l'autorité politique prenne sa responsabilité"Dans leur rapport, qui contient 16 recommandations, les députés estiment que la loi sur la transition énergétique, dont Ségolène Royal, ministre de l'Écologie et de l'Énergie, doit annoncer prochainement les grandes lignes, "en est évidemment l'occasion".

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