EDF : un administrateur opposé au projet nucléaire Hinkley Point démissionne
Gérard Magnin a présenté sa démission, jeudi, en critiquant la stratégie du groupe qu'il juge de plus en plus centrée sur le nucléaire.
"Je ne souhaite pas cautionner plus longtemps une stratégie que je ne partage pas." Gérard Magnin, un administrateur d'EDF, a présenté sa démission, jeudi 28 juillet. Cela survient à quelques heures d'un conseil d'administration d'EDF convoqué jeudi après-midi pour se prononcer sur le projet controversé de Hinkley Point. Ce dernier prévoit la construction de deux réacteurs EPR en Angleterre pour 18 milliards de livres (21,4 milliards d'euros).
Dans sa lettre de démission au PDG, Gérard Magnin, 65 ans, dénonce la stratégie résolument pro-atome poursuivie par EDF, au détriment de la transition énergétique (dans laquelle l'électricien s'est pourtant engagé à participer) et de l'émergence d'une industrie française des énergies renouvelables. "J'avais en effet imaginé que la période de mutation profonde des systèmes énergétiques partout dans le monde serait propice à une réorientation historique de la stratégie d'EDF vers une transition énergétique que la loi devait accélérer dans notre pays", écrit-il.
Deuxième démission liée à Hinkley Point
"Au contraire (...) le centre de gravité d'EDF se déplace encore davantage vers le nucléaire", déplore-t-il, citant non seulement Hinkley Point, mais aussi la reprise de l'activité réacteurs d'Areva et l'allongement à 50 ans de la durée d'amortissement de certains réacteurs français.
C'est la deuxième démission au sein d'EDF liée à Hinkley Point. Début mars, le directeur financier Thomas Piquemal a démissioné doutant de la "faisabilité à court terme" du projet.
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