Centrale du Tricastin : quatre associations anti-nucléaires portent plainte contre EDF à la suite des révélations de Mediapart
Une action surtout symbolique pour ces associations, qui souhaitent alerter sur l'état de la centrale de la Drôme.
Quatre associations anti-nucléaires ont porté plainte jeudi contre EDF et le directeur de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), rapporte vendredi 26 juillet France Bleu Drôme Ardèche, après les révélations du journal en ligne Mediapart faisant état de manquements aux règles de sûreté.
À l'origine de cette plainte, les associations Réseau sortir du nucléaire, Collectif sortir du nucléaire sud 07, Stop nucléaire 26-07 et Collectif Stop Tricastin. Elle est déposée pour des motifs multiples : infractions à la réglementation relative aux installations nucléaires de base, déclaration tardive d’incident à l’ASN, non-transmission d’informations à l’ASN, pollution des eaux, risques causés à autrui et infractions au droit du travail.
"Mettre à l'arrêt cette centrale"
Selon les témoignages recueillis par Mediapart depuis six mois, auprès de plusieurs personnes travaillant à la centrale, "les problèmes s’accumulent sur ce site depuis deux ans. Au point qu’EDF évite de déclarer des incidents à l’Autorité de sûreté". L'enquête fait état notamment d'une importante inondation survenue en zone nucléaire fin août 2018, "en certains endroits, le niveau d’eau au sol atteignait dix centimètres".
"Il est encore temps de réagir et de mettre à l'arrêt cette centrale nucléaire du Tricastin", plaide Marie Frachisse, juriste au sein du réseau Sortir du nucléaire. Même si les militants espèrent l'ouverture d'une enquête par le parquet de Valence, leur action est surtout symbolique. Les associations réclament aussi l'abandon de la procédure de "grand carénage", cette inspection qui vise à autoriser les réacteurs à fonctionner au-delà de 40 ans.
C'est aussi pour casser l'image d'EDF qui continue à vendre un nucléaire fort, un nucléaire sûr, un nucléaire pas cher, or tous les indicateurs vont dans l'autre sens.
Marie Frachisse, juriste
De son côté, EDF estime qu'il n'y a "pas de révélations" de Mediapart. "Il n'y a pas eu de sous-déclarations, l'ASN a toujours été prévenue de tout. Au moindre doute, l'ASN est en capacité d'arrêter les réacteurs, elle l'a déjà fait, mais là ce n'est pas le cas", précise un porte-parole. Concernant les déclarations dites "tardives", "l'ASN n'a jamais fait savoir que c'était trop tard", poursuit EDF. Par ailleurs, l'entreprise rappelle qu'il n'y a aucun risque de pollution au tritium, ni à Tricastin, ni dans les autres centrales. "Des relevés de l'eau et de l'air sont régulièrement effectués, aucune de nos centrales ne dépasse les seuils autorisés", affirme son porte-parole.
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