Anne Lauvergeon (ex-Areva) vise la présidence de la République dans une affaire d'espionnage supposé
Après avoir déposé plainte contre des faits supposés d'espionnage la visant, elle et son mari, Anne Lauvergeon, ancienne patronne d'Areva, a explicitement accusé, mardi, la présidence de la République d'avoir mené des opérations de "déstabilisation".
Anne Lauvergeon s'en prend au "Chateau". L'ancienne patronne d'Areva, groupe leader de la filière nucléaire, a accusé, mardi 17 janvier, la présidence de la République d'avoir mené contre elle des opérations de "destabilisation systématique".
"Ce que je sais c'est que j'avais des coups de boutoirs à peu près tous les trois mois, des plus hautes autorités de l'Etat, de déstabilisation systématique...", a-t-elle déclaré sur la radio BFM, réitérant ses déclarations faites la veille en conférence de presse.
Interrogée pour savoir si l'expression "les plus hautes autorités de l'Etat" signifiait "la présidence de la République", elle a répondu : "Oui, parce que je contrecarrais des intérêts privés qui souhaitaient le démantèlement d'Areva, qui souhaitaient récupérer des morceaux, qui souhaitaient pouvoir privatiser en particulier la mine".
"Je sais que j'ai heurté des intérêts privés, je sais que de ne pas être au club du Fouquet's pour faire du nucléaire, ça devenait un handicap tout à fait significatif", a-t-elle insisté.
"Tout est prêt" pour le "découpage"
"Je pense que je ne suis plus une menace, ni un enjeu. Pourquoi cette espèce d'acharnement, cette obstination à ressortir un plat qui est déjà sorti dix fois, pourquoi m'espionner?", s'est interrogée Mme Lauvergeon, qui après plus de 10 ans à la tête d'Areva, en a été évincée par le chef de l'Etat, en juin 2011.
L'ancienne dirigeante du groupe remarque que "le 15 décembre, il y a eu la filialisation de la mine, tout est prêt (...) au découpage". Interrogée pour savoir si les mines d'Areva sont en train d'être bradées pour les vendre au Qatar, elle a répondu : "C'est une question qu'on peut se poser".
Lors d'une conférence de presse, lundi, Mme Lauvergeon avait justifié sa décision de porter plainte contre des faits d'espionnage dont elle et son mari, Olivier Fric, auraient été les victimes en 2011, expliquant que ces "méthodes glauques" devaient être dénoncées pour prendre fin.
Le parquet de Paris a ouvert le 21 décembre une enquête préliminaire pour tenter de vérifier si le couple a effectivement été la cible d'une enquête privée qui portait notamment sur les conditions de l'acquisition en 2007 par Areva de la société minière canadienne UraMin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.