Nicolas Sarkozy présente son plan contre la grande pauvreté
Avant même d'être rendu public, ce plan a déjà beaucoup fait parler à l'Assemblée nationale. Hier, la ministre du Logement Christine Boutin a notamment provoqué une polémique en annonçant une réflexion sur l'hébergement obligatoire des sans-abri. Le Premier ministre a ensuite affirmé qu'il n'était " pas question d'obliger les SDF ", tandis que Nicolas Sarkozy a prôné " un équilibre de bon sens à trouver ". Dans ce contexte de contestation, le pari s’annonce donc difficile.
Le président de la République se rend donc cet après-midi à Compiègne, dans l'Oise, pour présenter les mesures décidées. Il visitera notamment une association qui gère une épicerie sociale dont les produits sont récupérés dans des grandes surfaces ou à la banque alimentaire.
Cette présentation du plan gouvernemental de lutte contre la grande pauvreté intervient au lendemain d’un nouveau drame. Un homme de 68 ans sans domicile fixe a été retrouvé mort hier matin dans la tente où il vivait au bord d'un étang à Montivilliers, près du Havre. Il n'aurait pas survécu aux températures très faibles enregistrées dans la nuit de lundi à mardi.
_ La mort de plusieurs SDF ces derniers jours a provoqué l’ouverture prématurée de centres d’hébergement d’urgence. En Ile-de-France, l’un d’entre eux est situé dans le 18ème arrondissement parisien et dispose de 286 places toute l’année, plus 54 places quand les températures descendent, comme en ce moment. L’autre est à Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne, au Fort de Nogent précisément, une caserne militaire toujours en activité, où 160 places sont dévolues aux SDF.
Les SDF ne sont pas les seules victimes de la pauvreté. Une pauvreté qui progresse chaque année si l'on en croit les statistiques des Restos du Coeur. L'association de Coluche distribue de plus en plus de repas chaque année et elle constate aussi qu'une nouvelle pauvreté s'installe dans les campagnes. Une pauvreté qui touche de plus en plus de jeunes.
En France, 7,9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 880 euros par mois. Par ailleurs, " 2 400 000 personnes vivent en surpeuplement aujourd’hui en France, ce n’est pas acceptable ", s'insurge Patrick Doutreligne, délégué général de la fondation Abbé Pierre, qui appelait ce matin sur France info l'Etat à "relancer le logement social".
La fondation Abbé Pierre qui, au jour de la présentation du plan gouvernemental de lutte contre la grande pauvreté, colle aujourd’hui des affiches de 7m2, " la taille des espaces où vivent des gens ", sur le trottoir devant l’Assemblée nationale et d’autres lieux symboliques de la capitale.
Cécile Mimaut, avec agences
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