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Mort du doyen des Français... et des "poilus"

Après le décès de Louis de Cazenave à 110 ans, Lazare Ponticelli, de quelques mois son cadet, est désormais le dernier "poilu" survivant de la Première guerre mondiale.
Article rédigé par franceinfo
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Louis de Cazenave s'est éteint ce matin chez lui à Brioude en Haute Loire. "Il est mort chez lui, dans son sommeil, sans souffrir", a précisé son fils. Né le 16 octobre 1897, Louis de Cazenave avait été mobilisé à 18 ans en 1916. Il a notamment participé à la bataille de la Somme, à l'offensive du Chemin des Dames et à la libération du territoire national avant d'être démobilisé en 1919.

Le doyen des "poilus" était également, depuis le décès cet été de Clémentine Solignac, de trois ans son aînée, le Français le plus âgé. Le président de la République a fait part de sa "grande émotion" à l'annonce de la disparition du "doyen des Français", "l'un des deux derniers combattants français de la Première Guerre mondiale". Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy rappelle que "sa disparition est l'occasion pour chacun d'entre nous d'avoir une pensée particulière pour les 1,4 million de combattants français qui ont fait le sacrifice de leur vie durant ce conflit, pour les 4,5 millions de blessés, pour les 8,5 millions de mobilisés".

Louis de Cazenave avait refusé les funérailles nationales promises en 2005 par l'ancien président Chirac pour le dernier des 8,5 millions de "poilus". Le dernier, c'est désormais Lazare Ponticelli. Et lui aussi a refusé la proposition de Jacques Chirac. "Si c'est moi le dernier, je dis non. Ce serait un affront pour les gens qui sont morts sans considération", déclarait le "der des der". Agé de 110 ans et de deux mois le cadet de Louis de Cazenave, Lazare s'est engagé à 16 ans en 1914. Un mois plus tard, il est sur le front, puis dans les tranchées du Nord. Soucieux de témoigner, le dernier "poilu" a raconté la guerre de 1914-1918 aux enfants, dans les écoles, pour qu'ils n'oublient pas. De la même manière, il participe tous les ans aux commémorations du 11 novembre, pour rendre hommage à ceux qui sont morts au front. "Pendant la guerre, un camarade m'a dit "Si je meurs, vous penserez à moi", et je n'ai jamais oublié."

Anne Jocteur Monrozier

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