Mode et insertion : "Tissons la solidarité" fait son défilé
Défiler à 20, 40 ou 60 ans. Défiler comme des professionnelles, mais loin des diktats de la mode. Ces femmes sont grandes, petites, rondes, minces, peu importe, tant qu'elles s'avancent sous les projecteurs : "Je suis fière de moi, dit l'une d'entre elles, je me sens belle."
Un peu plus loin, une femme serre un mouchoir dans ses mains, les yeux rougis. Sophie Blaize est encadrante pour le réseau "Tissons la solidarité" : "C'est une belle manière de se remettre debout. Ce sont des filles qui sont vivantes. Elles étaient peut-être à moitié mortes il y a quelques mois. Là, elles défilent, la tête haute, le corps bien droit" , savoure-t-elle.
"Montrer les compétences de ces femmes"
'Six, sept minutes, c'est rapide mais intense ! Le résultat de six mois de boulot" , explique Emmanuel Aubry, styliste de l'association, qui assure aussi les formations couture : "Ces vêtements étaient destinés à être jetés. Nous les trions pour recréer une centaine de pièces qui vont former la collection qui sera vendue en boutique."
Sarah, 28 ans, originaire de Marseille a un passé plutôt lourd, mais tout cela est derrière elle : "J'étais en détention à Versailles, raconte-t-elle. Ils m'ont soutenue pendant deux ans, ils ne m'ont pas lâchée."
Ces petites mains, et peut-être futurs mannequins, travaillent déjà sur la collection printemps-été, qui sera présentée en février, avec un nouveau défilé à la clé.
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