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Mode et insertion : "Tissons la solidarité" fait son défilé

Des femmes en contrats d'insertion, membres du réseau associatif "Tissons la solidarité" parrainé par Christian Lacroix, ont défilé comme de vrais mannequins mardi soir sous les dorures du très chic Musée des arts décoratifs de Paris, dans les murs du Louvre. L'occasion de présenter les vêtements qu'elles ont elles-mêmes confectionnés ou customisés.
Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (L'associations "Tissons la solidarité" vient en aide à près de 2.000 personnes partout en France © RF | Benjamin Illy)

Défiler à 20, 40 ou 60 ans. Défiler comme des professionnelles, mais loin des diktats de la mode. Ces femmes sont grandes, petites, rondes, minces, peu importe, tant qu'elles s'avancent sous les projecteurs : "Je suis fière de moi, dit l'une d'entre elles, je me sens belle." 

Un peu plus loin, une femme serre un mouchoir dans ses mains, les yeux rougis. Sophie Blaize est encadrante pour le réseau "Tissons la solidarité" : "C'est une belle manière de se remettre debout. Ce sont des filles qui sont vivantes. Elles étaient peut-être à moitié mortes il y a quelques mois. Là, elles défilent, la tête haute, le corps bien droit" , savoure-t-elle. 

"Montrer les compétences de ces femmes"

'Six, sept minutes, c'est rapide mais intense ! Le résultat de six mois de boulot" , explique Emmanuel Aubry, styliste de l'association, qui assure aussi les formations couture : "Ces vêtements étaient destinés à être jetés. Nous les trions pour recréer une centaine de pièces qui vont former la collection qui sera vendue en boutique."

"Pour nous, l'intérêt, c'est de montrer les compétences de ces femmes. Largement suffisantes pour mériter l'intérêt d'une société", souligne Emmanuel Aubry

Sarah, 28 ans, originaire de Marseille a un passé plutôt lourd, mais tout cela est derrière elle : "J'étais en détention à Versailles, raconte-t-elle. Ils m'ont soutenue pendant deux ans, ils ne m'ont pas lâchée."

"Ce sont eux qui m'ont fait sortir avec un contrat et c'est énorme", explique Sarah

Ces petites mains, et peut-être futurs mannequins, travaillent déjà sur la collection printemps-été, qui sera présentée en février, avec un nouveau défilé à la clé. 

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