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Mobilisation contre le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi

Le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi doit être présenté en Conseil des ministres ce mercredi. L'accord avait été difficilement conclu en janvier entre le patronat et une partie des syndicats. Les organisations qui avaient refusé de signer, la CGT et FO, appellent à manifester mardi, notamment contre le volet flexibilité du projet.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Maxppp)

La CGT et FO "main dans la main ", "c'est en soi un évènement ", affirmait la semaine dernière le numéro un de la CGT, Bernard Thibault. Les deux syndicats ont en effet décidé d'unir leurs forces ce mardi, en appelant ensemble à des grèves et des manifestations dans tout le pays, contre le projet de loi sur l'emploi. Deux autres syndicats, Solidaires et la FSU, ont rejoint l'appel.

Ce projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres mercredi. Il s'agit d'une transposition sans grande modification de l'accord conclu le 11 janvier dernier entre patronat et syndicats. La CFDT, la CFTC et CFE-CGC avaient signé cet accord, mais pas la CGT et FO.

Une flexibilité qui va "détruire l'emploi"

Les syndicats dénoncent une "régression sociale", ils reprochent au texte de faciliter les licenciements et d'accroître la précarité. "Ce texte accorde beaucoup de dispositions en matière de flexibilité pour les entreprises, certaines étaient d'ailleurs demandées par le patronat depuis plusieurs années ", explique sur France Info Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière.

"Cette flexibilité ne va pas créer de l'emploi, mais en détruire plus qu'autre chose ", dénonce-t-il. "Ces dernières années, FO a signé la quasi totalité des accords négociés au niveau national, donc le fait que nous ne signons pas, cela a un vrai sens ", ajoute-t-il.

"Pour nous, il s'agit clairement d'un texte de régression sur les droits des salariés ", ajoute Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT. "Il va avoir comme conséquences d'accélérer les procédures de licenciements, de les rendre moins coûteuses pour les entreprises ", ajoute-t-il.

La CGT et FO multiplient également les démarches auprès des parlementaires. Le projet de loi sera en débat à l'Assemblée nationale en procédure d'urgence à partir d'avril, en vue d'une promulgation fin mai. Enfin, Bernard Thibault n'exclu pas de traduire la France en justice, puisque le projet enfreint les "normes internationales du travail" selon lui.

Plus de 170 manifestations

Si FO et la CGT, historiquement "frères ennemis", font cause commune, le ton monte avec la CFDT. Elle dénonce une "vaste opération d'intox" contre l'accord et appelle à ne pas manifester mardi.

Plus de 170 manifestations sont prévues en France. À Paris le cortège partira à 14h du Châtelet, direction l'Assemblée nationale. Des appels à cesser le travail ont été lancés dans les transports et la fonction publique. À la SNCF, le trafic sera "normal" sur la plupart des lignes, indique la direction.

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