Mesure d'urgence contre les suicides à France Télécom
L'accueil a été frais. Pour la première fois, le PDG de France Télécom, Didier Lombard, s'est déplacé sur un site après le suicide d'un salarié. Mais les employés d'Annecy-le-Vieux, où travaillait l'homme de 51 ans qui s'est jeté d'un pont hier, l'attendaient très en colère, et Didier Lombard a été hué à son arrivée.
_ Une fois encore, la gestion de l'évènement a été pour le moins curieuse. Dans un premier temps, la direction du site a parlé “d'accident” pour qualifier le suicide du salarié. Des méthodes qui ont choqué ses collègues, confrontés à une atmosphère de travail difficile.
Il a fallu attendre que 24 salariés se donnent la mort en 18 mois pour que le PDG se déplace sur un site éprouvé par la perte d'un collègue. Mais Didier Lombard a voulu donner des gages. Pour tenter de calmer les esprits, au sortir d'une réunion avec des représentants syndicaux, il a annoncé que l'entreprise mettait fin “au niveau national au principe de mobilité des cadres systématique tous les trois ans”, ainsi que la suspension “immédiate des objectifs individuels sur ce plateau le temps d'en améliorer les conditions matérielles”.
Sifflé à son arrivée, il a déclaré devant la centaine de salariés présents et dans une ambiance tendue: “C'est un événement dramatique qui m'émeut profondément. La famille de France Télécom est touchée”, avant de souligner qu'“à quelques jours près, on aurait pu éviter ce drame”: le salarié qui s'est donné la mort avait rendez-vous ce lundi soir avec le médecin du travail. Des mesures et des déclarations qui sont dérisoires par rapport au malaise qu'éprouvent les salariés, estiment les syndicat. Certains demandent même la démission de la direction.
Les salariés de France Télécom Pays-de-Savoie appellent aujourd'hui à un mouvement de grève en hommage à leur collègue.
_ On apprend par ailleurs que France Telecom se fait construire en ce moment près de Paris un immeuble conçu pour empêcher les passages à l'acte...
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