Mauvaise passe pour les OGM
A l'origine, le texte sur les OGM devait figurer au menu des sénateurs à partir du 15 janvier, pour être adopté d'ici le 8 février. Mais l'urgence n'est plus à l'ordre du jour (le texte sera finalement présenté au Sénat le 5 février).
Nicolas Sarkozy lui-même a donné le ton lors de sa conférence de presse “: Je ne souhaite pas que le texte de loi sur les OGM soit discuté dans l'urgence”. Quelques heures plus tard, le feu rouge présidentiel était mis en musique par son ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, assisté de sa secrétaire d'etat, Nathalie Kosciusko-Morizet, devant la commission sénatoriale.
Le premier surpris a été le rapporteur UMP du texte, le sénateur de la Manche, Jean Bizet.
José Bové a lancé une grève de la faim jeudi dernier pour demander l'activation de la clause de sauvegarde, qui permet à un pays européen d'interdire un OGM autorisé au plan communautaire. Mais il y a aussi des incertitudes scientifiques sérieuses.
La haute autorité provisoire sur les OGM doit rendre son rapport ce mercredi sur le seul maïs transgénique autorisé en France, le Monsanto 810, qui représente 1% des cultures de maïs. Les recommandations attendues devraient retenir suffisamment de doutes pour justifier que le gouvernement active la clause, comme promis par le président de la République lorsqu'il s'est engagé à respecter les accords du Grenelle de l'Evironnement.
Depuis Paris où il poursuit sa grève de la faim, José Bové a “salué une décision sage”, estimant avoir été “entendu”: “Je reste prudent mais tout ceci va dans le bon sens”. L'ONG Greenpeace s'est également félicité de cette décision.
Seul le syndicat agricole FNSEA, favorable à la culture du MON 810, a protesté. Son président, Jean-Michel Lemétayer a déploré “une reculade du gouvernement: c'est de la politique spectacle”.
Grégoire Lecalot
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