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Légaliser la GPA en France ? A rebours de son parti, un sénateur LR demande "un débat serein et apaisé" sur la question

Le sĂ©nateur du Vaucluse Alain Milon explique Ă  franceinfo pourquoi il a signĂ© une tribune dans "Le Monde" demandant de "ne plus ignorer les enfants nĂ©s par gestation pour autrui". 

Article rédigé par Margaux Duguet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le sénateur Les Républicains du Vaucluse, Alain Milon, au Sénat, le 28 juin 2016. (BERTRAND GUAY / AFP)

Il se sait en contradiction avec les positions de son parti sur le sujet, mais peu importe. Le sénateur Les Républicains du Vaucluse, Alain Milon, a cosigné, avec 109 autres personnalités, une tribune, publiée le 16 janvier dans Le Monde, et intitulée "On ne peut plus ignorer les enfants nés par GPA". Les signataires demandent notamment "une réforme urgente sur la transcription de la filiation" et surtout "un vrai débat de fond sur la GPA".

Au moment oĂč l'ouverture de la PMA (procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e) Ă  toutes les femmes doit ĂȘtre discutĂ©e lors des Etats gĂ©nĂ©raux de la bioĂ©thique, Ă  partir de jeudi, une question se pose forcĂ©ment : la France est-elle prĂȘte Ă  ouvrir aussi le dĂ©bat sur la GPA (gestation pour autrui) ? Franceinfo a posĂ© la question Ă  Alain Milon. 

Franceinfo : Pourquoi avoir signé cette tribune dans Le Monde ? 

Alain Milon : J'ai rĂ©alisĂ©, pour le SĂ©nat, un rapport positif et favorable Ă  la GPA en 2008. J'y Ă©tais dĂ©jĂ  favorable Ă  l'Ă©poque, je n'ai pas changĂ© de position. Je pense que dans la mesure oĂč le prĂ©sident de la RĂ©publique se dĂ©clare favorable Ă  la PMA [pour toutes], nous devons certes rediscuter sĂ©rieusement de ce dossier, mais Ă©galement de la GPA.

Peut-on avoir un débat apaisé sur la GPA en France ? Ne craignez-vous pas que l'on assiste, de nouveau, à des manifestations comme celles organisées par la Manif pour tous en 2013 ? 

Oui, je pense que l'on peut avoir un dĂ©bat serein et apaisĂ© en France. Je sens d'ailleurs une chose : on parle beaucoup plus facilement et librement de la GPA qu'en 2008, le dialogue est plus facile. Les manifestations auront peut-ĂȘtre lieu Ă  un moment ou Ă  un autre, mais il faudra bien que l'on en parle et je pense que le moment est venu. 

On va bientĂŽt autoriser la PMA [pour toutes], il n'y a pas de raison que l'on Ă©carte la GPA, d'autant que la GPA existe Ă  nos frontiĂšres. Ces enfants sont reconnus, il faut arrĂȘter l'hypocrisie.

Alain Milon, sénateur LR

Ă  franceinfo

Et pourquoi craindre les manifs ? Je ne crains pas cela, chacun a le droit de s'exprimer, mĂȘme si manifester n'est pas dans mon style.  

N'avez-vous pas l'impression d'aller complÚtement à rebours des positions de votre parti et de celles exprimées par son nouveau chef, Laurent Wauquiez ? 

Je suis dans ce parti parce qu'il y a justement une liberté de penser et une liberté d'expression. Laurent Wauquiez a ses propres positions, j'ai les miennes, il n'y a aucun problÚme entre nous. 

On se souvient notamment de la phrase d'Aurane Reihanian, le prĂ©sident des Jeunes avec Wauquiez, qui disait que "les enfants nĂ©s de la PMA ne devraient mĂȘme pas exister". Il avait ensuite fait marche arriĂšre, arguant qu'il avait voulu dĂ©signer les enfants issus de la GPA...

Moi, je pense plutĂŽt aux enfants qui meurent sur les routes ou de l'alcoolisme de leurs parents... Ça, ça ne devrait pas exister. On parle d'ailleurs des droits des enfants sans parler des droits Ă  l'enfant. Un enfant peut vivre tout Ă  fait bien s'il est aimĂ©. 

Comment imaginez-vous cette légalisation de la GPA ? 

Il faudra que cela soit dans le cadre du don, et non de la marchandisation du corps humain. Il faudra aussi prĂ©voir une prise en charge de la grossesse par la SĂ©curitĂ© sociale, ainsi qu'une prise en charge psychologique de la mĂšre porteuse. Le cadre devra aussi ĂȘtre limitĂ© : pas plus d'une ou deux grossesses. J'avais fait ces propositions en 2008 Ă  destination de couples hĂ©tĂ©rosexuels, mais Ă  titre personnel, j'y suis aussi favorable pour les couples homosexuels. 

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