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Vidéo "Il a pris sa bombe lacrymogène et m'a cogné sur la tête" : une victime d'agression homophobe témoigne

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Témoignage d'une victime d'agression homophobe
Témoignage d'une victime d'agression homophobe Témoignage d'une victime d'agression homophobe
Article rédigé par franceinfo - Léo Tixador
France Télévisions

SOS homophobie publie un rapport recensant les agressions contre les personnes LGBT en 2018. Lyes Alouane, militant LGBT au sein de l'association Stop homophobie, raconte une des agressions qu'il a subies.

Les agressions homophobes sont en nette augmentation. SOS homophobie publie, mardi 14 mai, un rapport de 164 pages documentant les agressions subies par les personnes LGBT en 2018. Les chiffres du rapport mettent en exergue une hausse globale des agressions LGBTphobes, et en particulier des agressions physiques : elles ont augmenté de 66% entre 2017 et 2018. Le rapport pointe aussi la progression des agressions lesbophobes (+42% sur un an). 

Cette violence,  Lyes Alouane, délégué Ile-de-France de l'association Stop homophobie, l'a vécue plusieurs fois dans sa vie. Dont cette fois, en 2016, où il a pris des coups après être tombé dans un piège. "Je faisais des rencontres, comme beaucoup d'homosexuels, sur les applications. J'avais rendez-vous avec un jeune garçon mais lorsque je suis arrivé, c'était un autre adulte qui était là", se remémore-t-il auprès de franceinfo.

"Un film d'horreur" 

Le face-à-face tourne mal. "Il m'a dit d'un air agressif : 'C'est toi qui veux voir mon ami ?' Moi je lui ai répondu que non. Mais lui se rapprochait de moi, alors j'ai vraiment couru de toutes mes forces. Il m'a pourchassé." L'homme finit par rattraper Lyes. "Il a sorti une grande bombe lacrymogène, m'a gazé par derrière et a vu que je ne m'arrêtais pas. Il a pris sa bombe lacrymogène, m'a cogné sur la tête et s'est arrêté. Sans doute parce qu'il pensait que j'allais tomber par terre.J'avais le sang qui giclait mais je continuais de courir." 

Lyes finit par trouver refuge dans un commerce. "J'ai mis ma main pleine de sang sur la vitre. (…) Ils ont appelé l'ambulance, j'ai vraiment cru que j'étais dans un film d'horreur. J'ai eu des points de suture et des jours d'ITT par la suite."

"En France, en 2019, ces mots tuent"

Comme celui du jeune homme, les témoignages d'agressions physiques se multiplient. Sur le dernier trimestre 2018, SOS homophobie en a recensé une par jour. "Dans la rue, je fais toujours attention, je me dis que je suis susceptible de me faire agresser", confie Lyes Alouane. 

Mais cette évolution des chiffres montre aussi que les victimes s'expriment davantage, note le rapport. Une impression partagée par Lyes Alouane, qui incite les victimes à se faire entendre : "Je veux dire à toutes les personnes LGBT qu'en déposant plainte, vous militez. Une insulte, comme 'sale pédé', c'est très grave et la loi le dit clairement : c'est jusqu'à trois ans d'emprisonnement pour une injure homophobe. Et dans notre pays, en France, en 2019, ces mots tuent."

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