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Suicide d’une lycéenne transgenre à Lille : se voir refuser le port d'une jupe "c'est extrêmement violent", explique une association d'aide aux jeunes LGBT

Fouad a été exclue une journée de son établissement car elle portait une jupe. Elle s'est suicidée quelques jours après.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Fouad était scolarisée au lycée Fenelon, à Lille. (SEBASTIEN JARRY / MAXPPP)

"Avoir le courage d'affirmer son identité de genre dans son établissement scolaire et se voir refuser le port d'une jupe, c'est extrêmement violent", a déclaré vendredi 18 décembre sur franceinfo, Omar Didi, président de Le MAG Jeunes LGBT, après le suicide de Fouad. Cette lycéenne lilloise de 17 ans, transgenre, a mis fin à ses jours mercredi.

Elle a été exclue une journée de son établissement car elle portait une jupe. Sur les réseaux sociaux, certains mettent en cause une altercation filmée entre l'adolescente et une adulte de l’établissement, identifiée par des élèves comme un cadre de l'établissement, à cause de ce vêtement. Dans cette vidéo, on entend cette femme dire à Fouad : "Je comprends ton envie d'être toi-même, et tout ça, c'est fait pour t'accompagner. Encore une fois, il y a des sensibilités qui ne sont pas les mêmes".

Les LGBT lesbiennes "pas une priorité, pas un sujet"

Omar Didi, dont l'association vient en aide aux jeunes lesbiennes, gais, bi et trans de 15 à 26 ans, juge cette conversation "violente, et peut être perçue comme telle, notamment par Fouad elle-même." Selon lui, les mentalités ont parfois du mal à évoluer. Il indique qu'intervenir dans les écoles n'est pas forcément simple. "Tout dépend de l'établissement scolaire. Certains établissements ne nous reçoivent pas ou ne nous recevront jamais parce qu'il y a une opposition du proviseur ou du proviseur adjoint d'avoir une association LGBT-phobies. D'autres établissements scolaires ne voudront pas de nous puisqu'ils vous diront que les LGBT lesbiennes ne sont pas une priorité ou ne sont pas un sujet", a-t-il poursuivi.

Et pourtant ajoute-t-il, "ce dont on parle c'est d'homophobie, de transphobie". L'association rappelle que le ministère de l'Éducation nationale a édicté une circulaire portant sur l'importance de la lutte contre la LGBTphobie en milieu scolaire.

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