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Gay Games à Paris : "Les principes sont simples : la participation, l'inclusion et le dépassement de soi"

Manuel Picaud, le co-président de l'organisation des Gay Games à Paris a détaillé samedi sur franceinfo le programme de cet événement inédit en France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Manuel Picaud, co-président de l'organisation des Gay Games à Paris (SADAK SOUICI / LE PICTORIUM / MAXPPP)

De samedi  04 août à samedi 11 août, Paris accueille pour la première fois les Gay Games, sorte de Jeux Olympiques LGBT créés il y a une trentaine d'années. 10 000 participants venus de 90 pays sont attendus.

"Les principes sont simples : la participation, l'inclusion et le dépassement de soi, et pas forcément la performance absolue, le virilisme ou le patriotisme", a détaillé Manuel Picaud, le co-président de l'organisation des Gay Games à Paris, invité de franceinfo samedi 4 août.

franceinfo : Comparé aux Jeux Olympiques, y a-t-il moins cette notion de performance dans les Gay Games ?

Manuel Picaud : Ce sont des jeux ouverts à tout le monde, organisés à l'origine par la communauté gay aux Etats-Unis, et pour la première fois cette année en France. Ce sont les jeux les plus inclusifs au monde, tout le monde peut participer, de 18 à 99 ans. Les principes sont simples : la participation, l'inclusion et le dépassement de soi, et pas forcément la performance absolue, le virilisme ou le patriotisme. On a parmi nos ambassadeurs Lilian Thuram, Ryadh Sallem et Emmeline Ndongue et l'arbitre anglais Ryan Atkin qui s'occupera des finales de football. Nous serons donc supportés par des joueurs de haut niveau.

Il y a de nombreuses compétitions autour du stade Jean Bouin où vous vous trouvez mais aussi ailleurs à Paris et hors de la capitale ?

Au stade Jean Bouin a lieu la grande cérémonie d'ouverture, avec une parade des 10 000 athlètes devant plus de 6 000 spectateurs. Tout au long de la semaine, 36 disciplines sont proposées dans toute l'Île-de-France et au Havre pour la voile. Ca va de la natation au patinage artistique, du football au hockey-sur-gazon. Il y a même de la pétanque. Il y aura à Paris, sur le grand parvis de l'Hôtel-de-Ville un village destiné à montrer une certaine vitrine des Gay Games, avec des animations culturelles, sportives, festives. Tout ceci est ouvert gratuitement au grand public. C'est une manière pour nous de montrer qu'on peut vivre tous ensemble, partager d'excellents moments et promouvoir l'idée du respect et de la diversité.

C'est un événement sportif et revendicatif, en particulier cette année sur le coming-out. C'est encore dur aujourd'hui de révéler son homosexualité, peut-être encore plus dans le monde sportif ?

L'homosexualité est un véritable tabou dans le sport dans notre pays, mais aussi dans le monde entier. Dans 70 pays, l'homosexualité est encore pénalisée, c'était le cas en 1982 en France rappelons-nous. Il y a encore des progrès à faire pour sortir des clichés, des stéréotypes pensant que les lesbiennes, les homosexuels ou les trans ne peuvent pas participer aux sports comme les autres. Nous revendiquons le fait qu'une personne trans puisse choisir le genre dans lequel il ou elle souhaite concourir. Nous réfléchissons à la manière d'inclure des personnes non-binaires, nous faisons du patinage artistique ou de la danse sportive en couples de même sexe, autant de manières de voir les choses différemment. La présence d'athlètes séropositifs a été le fer de lance de cette manifestation, créée au début de l'épidémie du Sida. Son fondateur était atteint du VIH. Moi-même je suis séropositif, je vis avec le virus depuis plus de trente ans, d'autres athlètes sont séropositifs et c'est aussi une manière de continuer le combat, de montrer que cela ne nous atteint pas pour faire du sport et avoir des rapports avec nos autres participants.

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