Les transsexuels dans la rue, contre la psychiatrisation
“On est encore considéré comme des malades mentaux” explique Caphi, 49 ans, qui a commencé son traitement hormonal voici trois ans pour devenir une femme. Effectivement, le transsexualisme est inscrit, depuis 1996, dans la listes des troubles de l'identité sexuelle par l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé (voir encadré). Alors que l'homosexualité est, elle, sortie des maladies mentales depuis 1992...
“Contre la psychiatrisation, Resistrans” proclamait la banderole de tête de la manifestation. 400 personnes se sont rassemblées aujourd'hui à Paris, entre Châtelet et Bastille, pour la 11è édition de "Existrans". Difficile de mobiliser. D'ailleurs, il n'existe aucune statistique officielle sur le nombre de transsexuels en France. 40.000 à 60.000, disent les associations, un chiffre qui englobe ceux qui ont commencé à prendre des hormones et ceux qui se sont fait opérer pour changer de sexe. Toujours selon les associations, 60% sont des hommes devenus femmes, 40% l'inverse. Mais 80% n'ont pas éprouvé le besoin de se faire opérer.
Le slogan même de la manifestation - contre la psychiatrisation - mérite quelques explications : toute personne qui veut changer de sexe doit d'abord se soumettre à un suivi psychiatrique pendant deux ans. Ce n'est qu'après que le feu vert sera donné, ou non, pour démarrer le traitement hormonal. Deux ans plus tard, enfin, sera étudiée une éventuelle demande de chirurgie. Un parcours trop long, dénoncent les associations.
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