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Les hormones de croissance synthétiques ont-elles tué des patients ?

L'Agence des produits de santé (Afssaps) révèle une inquiétante surmortalité chez des patients traités dans leur enfance pour un retard de croissance avec des hormones synthétiques. A ce stade, rien ne permet toutefois d'incriminer directement le traitement.
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Les premiers résultats de cette étude épidémiologique baptisée Saghe et portant sur près de 7.000 patients, indiquent un risque de surmortalité par rapport à la population générale : 93 décès constatés, contre 70 attendus.

Ces résultats "ne permettent pas d'établir avec certitude une relation de causalité avec le traitement par hormone de croissance". Mais ils "sont néanmoins suffisamment significatifs" pour être rendus publics, selon l'Afssaps.
_ Les données ont été transmises à l'Agence européenne du médicament où elles feront l'objet d'un examen dès la semaine prochaine.

Pour l'instant, aucune mesure d'interdiction de ces hormones de croissance synthétiques n'a été prise.
_ L'Afssaps recommande toutefois aux médecins, "par mesure de précaution", de réserver ce traitement aux patients pour lesquels le bénéfice est grand, comme ceux qui présentent un déficit en hormone de croissance naturelle. Ce traitement est en effet également utilisé dans d'autres cas, comme chez des enfants présentant un regard de croissance bien que leur corps produise l'hormone nécessaire.

L'autorité du médicament demande également aux médecins de respecter scrupuleusement les prescriptions de dosage, car la mortalité serait surtout liée à des injections à forte dose.

Les hormones de croissance synthétiques (recombinantes) sont les seules autorisées en France depuis l'interdiction des hormones naturelles, extraites de cadavres humains, à l’origine de la transmission de la maladie de Creutzfeldt Jacob.

Gilles Halais, avec agences

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