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Les grandes villes partent divisées sur l'encadrement des loyers

Grenoble a rejoint Lille ce lundi dans la demande d'application de l'encadrement des loyers, mesure symbolique de la loi Alur amendée la semaine dernière par Manuel Valls. Mais plusieurs autres grandes villes sont contre, certaines arguant qu'une telle mesure pourrait avoir des effets pervers.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Pour l'instant, l'encadrement des loyers sera testé uniquement à Paris © MAXPPP)

La gauche a trouvé un nouveau terrain de division. Trois jours après l'annonce de l'aménagement de la loi Alur par Manuel Valls, certains élus, à l'image de ce qu'a fait Martine Aubry pour sa ville de Lille ce week-end, demandement l'application de sa mesure la plus symbolique, l'encadrement des loyers. Le Premier ministre avait pourtant annoncé une application à titre expérimental à Paris uniquement, d'ici 2017. Mais, dans le Journal du Dimanche , il a ensuite mis de l'eau dans son vin : "Si d'autres villes comme Lille sont volontaires pour expérimenter l'encadrement des loyers, qu'elles le fassent ".

La demande de la maire de Lille a donc fait boule de neige, et le maire de Grenoble, Eric Piolle, a embrayé ce lundi, insistant sur une mesure prévue "dans les engagements de François Hollande et c'est une des rares lois qui soit passée comme une lettre à la poste ". Dans la même veine, le président de Plaine Commune Habitat Stéphane Peu, une agglomération qui rassemble quelque 400.000 habitants, parlant de "bien de première nécessité ". Un nouveau front s'est ouvert à gauche, après les divisions affichées ce week-end lors de l'université d'été du Parti socialiste à la Rochelle.

Des effets pervers

Les professionnels de l'immobilier, dans leur majorité, avaient souligné dès le vote de la loi Alur les effets néfastes de l'encadrement des loyers. Parmi les arguments évoqués, les effets pervers sur les ménages les plus modestes qui, eux, pourraient voir leurs loyers augmenter. C'est ce qu'explique le maire socialiste de Lyon Gérard Collomb - qui parle d'un "effet inverse " - ou encore Michel Mouillard, économiste et spécialiste de la question.

Michel Mouillard : "Les plus modestes vont être pénalisés"

D'autres grandes villes, dirigées par des maires de droite, comme Marseille ou Toulouse, empruntent l'argument de la baisse de la construction qui viendrait en deuxième lame de l'application de la mesure. Pour l'instant, la fronde vient donc uniquement de villes de gauche, symboliques comme le sont Grenoble et Lille. Et le mouvement pourrait ne pas s'arrêter.

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