Les français sont hostiles à une proposition de loi de la député UMP Edwige Antier interdisant les châtiments corporels
Ils sont mêmes 82% à se déclarer contre un texte visant à interdire la fessée, contre 17%, selon un sondage TNS Sofres publié dimanche, par Dimanche Ouest France.
Pour justifier de sa récente initiative, Mme Antier s'appuie sur plusieurs arguments: "Plus on lève la main sur un enfant, plus il devient agressif" soutient-elle.
Autre élément mis en avant: le droit européen. En 2008, le Conseil de l'Europe a en effet appelé ses Etats membres à interdire la fessée et "18 Etats l'ont déjà fait", a t-elle aussi souligné.
On ne peut plus laisser entendre que ce n'est pas grave ou, même pire, que ça a une vertu éducative alors que c'est exactement le contraire", selon l'élue de Paris. "Il ne s'agit pas d'envoyer les parents en prison ni de les en menacer", a ajouté Mme Antier, par ailleurs, pédiatre, qui ne propose pas d'inscrire l'interdiction de la fessée dans le Code pénal mais, "comme en Allemagne", dans le Code civil.
"L'article serait lu aux parents lors du mariage. Une loi, c'est dire que l'Etat pose une interdiction. Et la faire connaître, c'est changer les mentalités. Quand la Suède a interdit (la fessée) en 1979, 70% des parents y étaient opposés. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 10%", fait-elle valoir.
Reste que pour le moment, les Français ne sont pas mûrs pour légiférer sur cette question. Si pour 52% des sondés, parmi lesquels 60% des sympathisants de gauche et 38% des sympathisants de droite, la fessée est "un geste qu'il faut éviter", ils sont a contrario 45% à penser qu'il faut l'utiliser "car cela apprend à l'enfant le respect de l'autorité", parmi lesquels 60% de droite et 38% de gauche.
A la question "donnez-vous ou avez-vous donné la fessée à vos enfants?", 67% répondent "oui", dont 46% "exceptionnellement" et 2% "souvent".
"Ridicule" voire déplacée
Bernadette Chirac a jugé ridicule, jeudi, la proposition de loi de Mme Edwige Antier d'interdire les châtiments corporels et la fessée. "C'est ridicule. Quand un enfant est odieux, une bonne fessée, ni trop forte, ni trop longue, ne lui fait pas de mal", a déclaré sur radio Classique l'ex-Première dame, qui travaille sur la maltraitance infantile avec la reine des Belges.
Avant elle, le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, s'est également opposé à cette initiative législative. "Qu'Edwige Antier s'exprime en tant que pédiatre, c'est son droit, elle a sa conception des choses. Mais des lois sur tout, partout, ça va bien...", a-t-il déclaré. "En plus, une loi qui rentre dans la sphère privée pour dire - on interdit la fessée - qui intervient à la place des parents, non là, je crois qu'il ne faut pas aller trop loin. Il ne faut pas trop de lois. La responsabilité parentale est pour moi un des fondements de notre société", a insisté M. Bertrand.
La fessée fera-t-elle long feu ?
Une fois la proposition de loi de Mme Antier officiellement déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale, rien ne garantit qu'elle soit débattue en séance publique et, a fortiori, votée. Pour que cette interdiction devienne effective, encore faudrait-il que son texte soit inscrit à l'ordre du jour par le groupe UMP ou le gouvernement puis voté dans les mêmes termes par l'Assemblée et le Sénat.
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