Les enseignants en grève contre la réforme de leur évaluation
Le projet du gouvernement prévoit de donner la responsabilité de l'évaluation au chef d'établissement qui, selon les syndicats, n'a pas les compétences pour évaluer le travail pédagogique.
Un chef d'établissement qui devient "manager" dans la bouche de Luc Chatel : la formule ne plaît pas aux syndicats d'enseignants. A l'exception du Sgen-CFDT, ils appellent tous à une journée de grève et de manifestations jeudi 15 décembre, contre le projet de réforme de l'évaluation des professeurs.
Ce dernier prévoit la fin de la traditionnelle double notation des enseignants : l'administrative par le chef d'établissement et la pédagogique, la plus importante pour la carrière, par l'inspecteur régional, formé dans la discipline des collègues qu'il inspecte. A la place, l'évaluation aurait lieu lors d'un entretien, tous les trois ans, avec le "supérieur hiérarchique direct" (le chef d'établissement en collège et lycée, "l'inspecteur compétent" dans les écoles), et cette évaluation déterminerait l'évolution des salaires.
8 à 20 % de grévistes attendus dans le primaire
Mais pour les syndicats, les chefs d'établissement n'ont pas les compétences pour évaluer le travail pédagogique et disciplinaire. La pétition intersyndicale demandant le retrait des textes avait recueilli, mardi, près de 62 000 signatures sur internet.
En primaire, où les grévistes doivent se déclarer 48 heures à l'avance, les syndicats annoncent 20 % de grévistes, une proportion que le ministère de l'Education nationale estime à 8,5 %. Des manifestations sont prévues dans tous les départements et, à Paris, le défilé partira à 14h30 de Denfert-Rochereau (14ème arrondissement) pour arriver à Sèvres-Babylone (7ème), non loin du ministère de l'Education nationale.
"Un impact plus important sur la carrière des enseignants".
Invité de Soir 3 mercredi soir, le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a défendu sa réforme, destinée selon lui à "prendre en compte toutes les dimensions de l'engagement de l'enseignant. (...) Ce n'est pas uniquement l'heure de cours, c'est aussi l'engagement à travers le projet pédagogique du lycée, c'est le soutien scolaire apporté aux élèves".
Le ministre a affirmé mardi sur RMC que le chef d'établissement ne serait pas "seul" pour évaluer un enseignant, mais qu'il donnerait un "avis global" prenant en compte exprimés par "les corps d'inspection compétents". Avec pour objectif un système "plus juste" qui ait "un impact plus important sur la carrière des enseignants".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.