Le retour du lundi de Pentecôte férié
Le ministre du Travail en avait parlé dès dimanche. La confirmation est arrivée ce matin de source gouvernementale : le lundi de Pentecôte va redevenir un jour férié non travaillé. La journée de solidarité pour les personnes âgées et handicapées existera toujours, mais à une date librement choisie par les entreprises et les administrations.
La piste de l’option "à la carte" préconisée par le secrétaire d’Etat à la Prospective Eric Besson semble donc emporter l’adhésion du gouvernement. Dans un "remarquable rapport" (dixit Xavier Bertrand) sur le lundi de Pentecôte remis en décembre, Eric Besson évoquait déjà les trois pistes reprises par Xavier Bertrand : une journée de RTT, deux demi-journées ou sept heures à répartir dans l’année. Une formule "plus souple et plus simple", analyse le ministre du Travail.
Cette journée de solidarité, dont le fruit du travail des salariés est reversé à l’Etat, rapporte quelque deux milliards d’euros. Une somme intégralement réinvestie dans le financement de mesures en faveur des personnes dépendantes, âgées ou handicapées. Sa mise en place cacophonique en 2005 avait déjà abouti à un premier assouplissement. Les entreprises et administrations avaient obtenu de choisir la date de cette journée non payée. Et c’est seulement faute d’accord qu’elle restait fixée au lundi de Pentecôte.
Les deux années suivantes, le flou avait cependant persisté. Dans le privé notamment, où certaines entreprises ont fait de ce lundi une journée travaillée ordinaire alors que d’autres en faisaient "cadeau" à leurs salariés. Ainsi en 2007, moins de la moitié des Français sont allés travailler gratuitement le lundi de Pentecôte.
Dans son rapport, Eric Besson avait estimé que les difficultés rencontrées ne devaient pas "condamner" ce dispositif "innovant", mis en place après la canicule de 2003 qui avait causé la mort de 15.000 personnes et révélé les carences dans la prise en charge des personnes âgées en France. Mais le dispositif a été dénoncé dès le début par les grandes centrales syndicales qui le jugent "très injuste" car "ne reposant que sur les salariés". La CFTC a récemment ironisé sur le principe même, "pour le moins contradictoire avec celui du travailler plus pour gagner plus".
Pour que le lundi de Pentecôte redevienne un jour férié, il va falloir légiférer. La question sera réglée au printemps au Parlement, après les élections municipales.
Gilles Halais avec agences
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