Cet article date de plus d'onze ans.

Le poker, parent pauvre des jeux en ligne

Après Partouche au mois de juin et Tranchant en 2012, c'est au tour du groupe Lucien Barrière, associé à la Française des jeux, de fermer son site de poker en ligne. En cause, les mises régulièrement en baisse et le phénomène de mode qui semble passé. Seuls quelques opérateurs historiques sortent leur épingle du jeu.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Edouard Bride Maxppp)

"Après trois années de présence sur le marché du poker français, BarrierePoker.fr vous annonce
la fin de ses opérations commerciales à compter du 30 septembre 2013."
Le message est affiché en pleine page sur le site de poker en ligne, propriété de LB Poker.

Cette société commune, créée et détenue par le groupe Lucien Barrière, le groupe FDJ et On Line Gaming 3D, exploitait le site BarrierePoker.fr depuis 2010 et l'ouverture du marché français du poker en ligne.

La raison de cette fermeture est un manque de rentabilité. LB Poker a dit tirer "les enseignements d'un marché internet sensible à la conjoncture économique et structurellement baissier depuis plus d'un an maintenant, avec une dégradation qui s'accentue trimestre après trimestre" .

Une baisse confirmée par l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) dans son analyse du deuxième semestre 2013, publiée le 19 août. L'Arjel évoque une diminution de 16% pour le cash-game (parties que l'on peut quitter quand on le souhaite et dans lesquelles on joue son propre argent), et une baisse de 1% de l'activité des tournois.

Au mois de juin dernier, c'est le groupe Partouche qui annonçait la fin de son activité de poker en ligne. Pour Fabrice Paire, président du directoire du groupe, "ce sont plusieurs millions d'euros" qui ont été perdus dans l'affaire. "C'était prévisible depuis l'origine du fait de la manière dont le gouvernement de l'époque a légiféré" , explique Fabrice Paire.

Partouche, comme Barrière, dénonce une fiscalité trop élevée, ainsi qu'un retard par rapport aux "opérateurs historiques". Ces sites, hébergés dans des pays comme le Royaume Uni, les Etats-Unis ou l'Irlande, attiraient les joueurs de poker en ligne bien avant la loi de 2010. Ces derniers ont, pour beaucoup, pris l'habitude d'y jouer encore aujourd'hui. En toute légalité, puisque certains bénéficient depuis 2010 de l'agrément de l'Arjel.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les premiers sites à jeter l'éponge sont les derniers à être arriver sur la scène du poker en ligne.

Mais pour Jean-François Vilotte, président de l'Arjel, cela n'explique pas tout. "C'est la demande qui fixe l'état du marché. Si les joueurs jouent moins au poker, il faut que les opérateurs s'interrogent sur leurs sites et sur les modalités d'accès à leurs sites" , explique-t-il.

Le patron de l'Arjel suggère d'autoriser d'autres variantes de poker et de permettre à des joueurs français de s'affronter avec des joueurs d'autres pays européens, comme les Italiens ou les Espagnols.

Et d'expliquer que d'autres formes de jeux en ligne, comme les paris sportifs, rencontrent toujours autant de succès, malgré une fiscalité plus forte. Au deuxième trimestre 2013, ces derniers ont augmenté de 5,7 %, portant le montant des mises à 198 millions d'euros.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.