Le bras droit de Christine Boutin logé en HLM à prix cassé
La révélation est bien embarrassante en plein débat sur les mal-logés.
_ Jean-Paul Bolufer, directeur de cabinet de la ministre du Logement et premier interlocuteur des associations de mal-logés habite un appartement municipal de 190 mètres carrés, pour moins de 1.200 euros par mois.
Ce joli pied-à-terre est situé dans un immeuble haussmannien des quartiers chics, Port-Royal à Paris. "Etage élevé, double exposition, parking privé", précise l’hebdomadaire satirique dans son édition d’aujourd’hui, et avec un point de vue immanquable sur la chapelle du Val-de-Grâce,.
Côté loyer, la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP - société d’économie mixte qui, comme la Sagi, gère le parc HLM de Paris) ne semble pas très au fait des prix du marché puisqu’elle loue très en-dessous des prix couramment pratiqués dans le quartier, quoiqu’en dise Jean-Paul Bolufer : 6,30 euros le mètre carré, quatre à cinq fois moins que les prix du marché.
Il y a quelques semaines, le numéro 2 du ministère du Logement s'était même inscrit en pourfendeur de "ces gens qui se trouvent dans le parc HLM et qui ne devraient pas y être", c'était dans l'émission Du grain à moudre sur France Culture.
Et même une chambre de bonne
En "bon père de famille", ajoute le Canard, le bras droit de Christine Boutin a même obtenu en 1997 un studio dans le même immeuble pour une de ses filles, "au prix sacrifié de 9,30 euros le mètre carré".
Et ce haut fonctionnaire semble se plaire dans le quartier puisqu’il s’accroche à son bail depuis de nombreuses années, même lorsque ses fonctions lui ont permis de bénéficier d’un autre logement, de fonction celui-là. Jean-Paul Bolufer est allé jusqu’à pratiquer la sous-location, affirme le Canard, en violation des règles les plus élémentaires de son contrat signé avec la RIVP. Le préfet hors-cadre a alors logé une famille amie, "de braves gens qui payaient le loyer et gardaient la place bien au chaud", ironise l’hebdomadaire satirique.
Interrogée, la RIVP précise avoir adressé une lettre recommandée à Jean-Paul Bolufer le 14 décembre dernier pour révoquer le bail.
De son côté, le Haut commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch, estime au micro de nos confrères de RTL que l'intéressé devrait "proposer sa démission".
Gilles Halais
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