La solidarité financière envers les grévistes s’organise
Toujours populaire selon les derniers sondages, la mobilisation contre la réforme des retraites pèse malgré tout sur les fiches de paie des grévistes.
Pour soutenir le mouvement, des particuliers diffusent sur Internet des appels à la solidarité financière. Adrien Kempf, 25 ans, salarié d’une association rurale au Pays basque, a ainsi lancé il y a une dizaine de jours un blog transformé en site qui affichait samedi soir 28 700 euros de dons envoyés à différentes caisses de grévistes.
“ Je ne suis encarté nulle part mais j’ai lancé un appel sur Internet le 12 octobre, +solidaires pour être efficaces+, qui a été relayé par Mediapart et, dès la première journée, nous avons reçu plus de cent réactions positives, a expliqué Adrien Kempf. Les gens libellent les chèques à l’ordre de telle caisse de grève ou tel syndicat et les envoient par la poste. Nous ne faisons que centraliser les promesses de dons.
”
D’autres portails existent sur Internet. Créé en 2009 par un collectif marseillais, solidarites.soutiens.org affiche le détail des comptes dédiés aux conflits locaux. Le portail annonce avoir reçu plus de 9 400 euros de dons à verser aux luttes en cours. « Nous sommes en train de mettre en place une rubrique contre la réforme des retraites, car nous avons déjà reçu plus de 2 000 euros pour cette action » a déclaré Jean-Marc Corneboeuf, l’un de ses responsables.
Outre l'organisation de collectes locales, les syndicats prennent aussi des initiatives. La CGT vient d’ouvrir un compte dédié qui redistribuera l’argent "à la demande", selon les termes de Michel Doneddu, trésorier de la confédération.
Des comptes bancaires pour recevoir les dons ont aussi été ouverts par la FNIC-CGT, fédération chimie de la CGT, et dans certaines raffineries.
A la CFDT, on a considéré que la lutte contre la réforme des retraites était un mouvement suffisamment « exceptionnel » pour justifier l’utilisation de la caisse du syndicat, dont le montant s’élève à 100 millions d’euros accumulés depuis les années 70. Les grévistes syndiqués à la CFDT pourront donc, à terme, se faire rembourser une partie de leurs journées de grève.
Chez Solidaires, une partie de la trésorerie servira également à rembourser les journées non travaillées d’après Annick Coupé, porte-parole du syndicat.
Côté politique, le Front de Gauche aurait récolté 6 000 euros lors d’une collecte menée samedi devant le centre Pompidou à Paris.
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