Cet article date de plus de treize ans.

La mystérieuse odyssée des boat-people de Corse se poursuit en rétention

Quelque 24 heures après leur arrivée sur une plage de Corse-du-Sud, les 124 réfugiés qui se disent Kurdes de Syrie, ont été transférés sur le continent, dans des centres de rétention administrative. Une enquête a été ouverte pour tenter de reconstituer leur parcours…
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Par petits groupes, les 124 réfugiés qui se disent Kurdes de Syrie, ont été transférés sur le continent, admis dans des centres de rétention administrative (Cra) de Lyon, Marseille, Toulouse, Nîmes, Clermont-Ferrand et Rennes.

Les 57 hommes, 29 femmes et 38 enfants ont quitté Bonifacio où ils étaient hébergés depuis la veille, dans un gymnase. Leur transfert vers le continent s'est effectué à bord d'appareils militaires depuis la BA 126 de Solenzara (Corse-du-Sud).

Des transfèrements, assortis en moins de 24 heures de mesures d'expulsion.
_ Dès ce dimanche, des requêtes en annulation des arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière seront examinées par les juges de la liberté et de la détention. La justice a été saisie par des associations de défense des migrants comme Forum Réfugiés, qui dénoncent une "procédure expéditive".

De leur côté, les autorités promettent que tous ces clandestins pourront déposer des demandes d’asile sur le continent.
_ Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) veut s’assurer que tous ces migrants pourront bénéficier d’un "examen complet et équitable" de leur situation.

Des zones d’ombre

Parallèlement, une enquête judiciaire a été ouverte, confiée au procureur de la République d’Ajaccio. Les 80 adultes affirment être partis de Syrie pour gagner la Tunisie par camion, d’où ils auraient ensuite embarqué à bord d’un cargo pour la Corse, alors qu’ils souhaitaient se rendre en Scandinavie.

Un "parcours étonnant", selon le procureur. Il existe d’ailleurs "beaucoup de zones d’ombre", selon Thomas Pison. Ces clandestins auraient payé 2.500 à 10.000 euros par personne à des passeurs, en Tunisie.
_ La France a demandé l’assistance des autorités italiennes, qui ont effectué des investigations dans leurs eaux territoriales. Un cargo battant pavillon russe ou ukrainien serait recherché. Et un second bateau susceptible d’avoir débarqué des clandestins en Corse aurait été identifié.

Gilles Halais, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.