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La mutuelle étudiante Smerep dénonce la "censure" de ses pubs, jugées sexistes

Sa campagne, critiquée par le ministère des Droits des femmes, a été interdite par le Jury de la déontologie publicitaire (JDP).

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Cette vidéo, "Clara, la blonde", fait partie de la campagne publicitaire de la Smerep interdite pour sexisme. (SMEREP / YOUTUBE)

Vous ne verrez plus "Clara, la blonde", "June, la Vénère" ou "Greg, le tombeur". La mutuelle étudiante Smerep doit abandonner une campagne de publicité jugée sexiste par le Jury de la déontologie publicitaire (JDP). Une décision contestée par la mutuelle, qui a dénoncé, lundi 23 septembre, une "censure".

La campagne de vidéos de l'agence Lowe Stratéus présente cinq "étudiants" (trois femmes et deux hommes) qui expliquent pourquoi ils ont choisi la mutuelle Smerep, avec un humour décalé jouant sur les clichés associés aux jeunes. Le film publicitaire intitulé "Clara, la blonde" met ainsi en scène une jeune femme blonde qui dit avoir adhéré à la Smerep parce que le tee-shirt de l'étudiant qui recueillait les adhésions lui a plu.

Ces vidéos n'ont, en revanche, pas plu au cabinet de la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, et à l'association féministe Les Chiennes de garde. Cette dernière regrette que la publicité ne réduise les femmes à la catégorie de "blonde", ou les représente "oisives ou à la cuisine", alors que "l'espace de l'université n'appartient qu'au profil d'un homme nommé 'le tombeur'". Le JDP a considéré que la plainte du ministère était justifiée parce que la campagne véhicule "des stéréotypes dénigrants, notamment des propos et images profondément sexistes".

Pierre Faivre, vice-président de la Smerep, a déploré une "attaque" hors de proportion avec le message de la campagne. "On fait juste une simple campagne de communication pour faire exister une marque, pour casser l'image de la Sécurité sociale étudiante, et on se retrouve avec un procès d'intention sur des motifs que l'on trouve totalement déplacés", a souligné le responsable. 

"Cette publicité avait été testée sur un public étudiant (...), elle faisait plutôt rire et n'a jamais choqué personne", a-t-il plaidé. Pour le prouver, la mutuelle a mis en ligne sur YouTube une série de micro-trottoir où des passants donnent leur avis sur la campagne de publicité.

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