La mobilisation contre la réforme des retraites marque le pas
Les chiffres de la soirée confirment la tendance ressentie par tous à la mi-journée : la septième journée d'action contre la réforme des retraites aura été une petite journée au regard des précédentes. Avec une estimation de 560.000 manifestants selon la police et de deux millions pour la CGT, c'est la plus faible mobilisation depuis le mois de septembre.
Ville par ville, les chiffres vont de pair avec le constat national. Les cortèges ont défilé dans le calme. Aucun incident ne s'est par exemple déroulé à Lyon, ville particulièrement surveillée compte-tenu des précédents. Reste à savoir s'il s'agit d'un effet dû aux vacances et au vote de la loi ou si la fatigue s'est installée dans les cortèges. Pour les salariés des raffineries, il n'y a pas de doute, le cœur n'y est plus. Partagés entre lassitude et colère, beaucoup sont venus manifester pour la dernière fois, alors que cinq raffineries sur douze ont repris le travail et huit ont recommencé les expéditions de pétrole.
Ce coup de mou ne surprend pas les syndicats qui s'attendaient à ne pas battre des records, ainsi que l'avaient annoncé plusieurs leaders syndicaux. “Il est évident que ça s'annonçait un peu plus faible que les fois précédentes, en raison des vacances et du vote de la loi”, a reconnu le secrétaire général de l'UNSA, Alain Olive. “Je pense que le gouvernement va gagner la bataille de la légalité, mais n'a pas gagné celle de la légitimité. Toutes les questions posées avec ce mouvement ne disparaîtront pas avec la promulgation de la loi”. Constat partagé par Bernard Thibault, de la CGT, qui prévient que “le vote
ne mettra pas fin au processus revendicatif”. Et les syndicats demandent au gouvernement et à Nicolas Sarkozy de ne pas promulguer la loi.
Il n'est pas besoin d'avoir de grands talents divinatoires pour se douter qu'une telle demande a peu de chances d'être entendue. Le ministre du Travail, Eric Woerth, s'est d'ailleurs avancé à prédire une “sortie de crise dans les jours ou les semaines qui viennent”.
Les syndicats doivent se réunir le 4 novembre pour tirer le bilan de cette journée en demi-teinte du point de vue de la mobilisation. La journée du 6 novembre est maintenue, pour “continuer à enfoncer le clou, pour dire que même votée, cette loi est inacceptable”, explique Alain Olive. Les syndicats prédisent en effet que même si la mobilisation finit par s'éteindre, le combat laissera des traces. Nombre de pancartes, dans les cortèges, donnaient d'ailleurs rendez-vous à Nicolas Sarkozy en 2012.
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