La "guerre" cliniques-hôpital rallumée par une publicité
Indignation dans les couloirs des hôpitaux publics. Les cliniques privées déterrent la hache de guerre avec le lancement d'une campagne publicitaire qui pointe un surcoût de l'hôpital public pour la collectivité (cliquer ici pour accéder au site de la FHP).
Selon cette campagne, les tarifs des cliniques seraient “37% inférieurs en moyenne à ceux du public”.
Les tarifs en question sont les sommes que l'assurance maladie verse aux établissements de santé en fonction des soins réalisés, et non pas les sommes déboursées directement par les patients.
Comparateur de tarif sur internet
Du côté de l'hôpital public, le président de la Fédération hospitalière de France, l'ancien ministre de la Santé socialiste Claude Evin dénonce une “véritable agression” . “Nous ne faisons pas du tout la même chose”, estime-t-il. Il rappelle notamment l'obligation de permanence des soins, 24 h sur 24, qui porte sur l'hôpital public. Cette mission de service public draîne vers lui 88% des urgences, une grande part de l'obstétrique et notamment les grossesses à risque, quand les cliniques ont essentiellement une activité programmée : “Nous ne choisissons pas nos patients, ça fait aussi une très grosse différence”, persiffle le représentant des directeurs de CHU, Paul Castel.
La campagne lancée par la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) consiste en spots publicitaires, encarts dans les journaux et une lettre ouverte au président de la République. Le tout assorti d'un comparateur de tarifs sur internet, qui porte sur les 50 interventions les plus réalisées en France. Mais qui ne prend pas en compte les examens biologiques et d'imagerie, les dépassements d'honoraires et les suppléments hôteliers.
La petite machine de guerre ne laisse rien au hasard, puisque l'internaute peut enchaîner sur une pétition en ligne “pour nous aider à nous faire entendre et pour la défense d’une meilleure gestion des cotisations sociales des Français”, harangue la FHP sur son site internet.
C'est précisément là que réside l'objectif des cliniques. Le gouvernement a en effet repoussé la date de mise en place de tarifs communs entre hôpitaux et cliniques de 2012 à 2018. Les cliniques voudraient accélérer le tempo, au moins, justement, pour les 50 interventions qui figurent sur le comparateur mis en place par les cliniques.
Grégoire Lecalot, avec agences
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