La Guadeloupe au point mort depuis une semaine
Après une semaine de bras de fer, de tensions sur le terrain, de rendez-vous manqués et de portes qui claquent, le démarrage des négociations a été plus que poussif. Autour de la table à la préfecture, à Pointe-à-Pitre, le Collectif contre l'exploitation outrancière, qui regroupe une cinquantaine de syndicats, d'associations et de partis politiques, les autorités politiques, locales et préfectorales, et les partenaires sociaux.
Après deux heures de discussions houleuses, de grands discours et de froissements de susceptibilité, les négociateurs ont enfin abordé la première des 126 revendications portées par le Collectif, à savoir une augmentation de 200 euros net pour les bas salaires. Le collectif souligne que la loi permet une augmentation différenciée du Smic entre la métropole et l'Outre-mer, tandis que le patronat guadeloupéen a de son côté demandé l'institution d'une TVA à taux zéro, comme en Guyane.
Cahier de doléances
Au sommaire du lourd cahier de doléances posé sur la table par les syndicats figure aussi une baisse des prix des produits de première nécessité, qui sont plus chers qu'en métropole, du fait des “marges des importateurs et distributeurs”, accuse le Collectif. Il exige aussi un gel des loyers et la baisse de certaines taxes.
_ L'autre revendication phare est la baisse de 50 centimes par litre du prix du carburant, comme - encore - en Guyane.
Le mouvement, très suivi, immobilise la Guadeloupe. Grève générale, barrages filtrants, manifestations, occupations de sites, comme des hôtels ou l'aéroport de Pointe-à-Pitre l'ont mise à genoux.
_ A ces mouvements sociaux s'ajoute une tension qui dégénère en affrontements entre bandes et policiers.
Fuite des touristes
Cette ambiance électrique frappe d'abord le tourisme, secteur moteur de l'île. Les voyageurs annulent en masse leurs séjours ou en réduisent la durée. Les commerces ouverts sont rares.
_ Selon le Medef guadeloupéen, le mouvement aurait déjà creusé un manque à gagner de 130 millions d'euros pour l'île.
L'économie est d'autant plus atone qu'un autre mouvement, sans rapport, a lieu sur l'île : les 115 stations services guadeloupéennes sont toujours fermées. Leurs patrons demandent à l'Etat de bloquer toute nouvelle implantation. Les véhicules autres que “prioritaires” (pompiers, ambulances, police etc.) sont donc à sec.
Grégoire Lecalot, avec agences
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