L'orthographe des étudiants inquiète les facs
Il y a toujours le côté comique : des étudiants qui pensent que sporadique signifie “drogué du sport”, ou qu'un homicide est un “meurtre à domicile”... Mais le journal Le Parisien révèle ce matin que cette méconnaissance de plus en plus grande de la langue française, de son orthographe et de sa grammaire, inquiète les universités. Au point que 19 d'entre elles, sur 84, ont lancé un programme de remise à niveau pour leurs étudiants les plus faibles.
Les facs ont opté pour deux méthodes. Certaines accueillent leurs étudiants avec une petite dictée, à la rentrée. Ceux qui ont commis le plus grand nombre de fautes pourront bénéficier de quelques dizaines d'heures de cours, en petits groupes. D'autres universités s'appuient sur les résultats du Bac pour repérer les cas problématiques.
Pour les responsables universitaires, l'enjeu est tout simplement l'avenir professionnel des étudiants. La nullité en orthographe constitue en effet un important frein à l'embauche.
La prise de conscience d'un problème de masse s'appuie sur des chiffres qui font apparaître une dégradation du niveau général sur les dernières décennies. Un test mis au point en CM2 le montre clairement, explique le journal : en 1987, le nombre de fautes à ce test était de 10,7. En 2007, il est de 14,7. Et toutes les études confirment cette tendance.
Face à ce constat, certains accusent les programmes scolaires : l'enseignement du français aurait perdu 800 heures en 40 ans, entre le CP et la 3ème. D'autres, parfois les mêmes, pointent les méthodes d'apprentissage et prônent un retour du par-cœur et des dictées en série. Certains enfin, accusent les changements sociaux liés aux habitudes de consommation : le langage texto devient la norme, et les jeunes perdent l'habitude de faire attention, pour privilégier une écriture rapide. D'où d'énormes fautes. Plus inquiétant peut-être : la connaissance des règles ne serait pas si mauvaise. Mais les fautes d'orthographe et de grammaire ne seraient plus considérées comme graves.
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