Cet article date de plus de treize ans.

L'inquiétude des salariés du privé

De Miko à Kléber-Michelin en passant par L'Oréal, Carrefour ou Ford, les menaces pesant sur l'emploi en France attisent l'inquiétude des salariés du privé, malgré la volonté affichée par le gouvernement et l'Elysée de "garder des usines".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

A trois semaines des municipales, les conflits suscités par l'annonce de centaines de suppressions d'emplois dans la sidérurgie par Arcelor Mital, à la cristallerie d'Arc, chez Miko à Saint-Dizier, et la fermeture des pneus Kléber à Toul, celle des skis Salomon à Rumilly ou des skis Rossignol (Quicksilver), ont placé le gouvernement en première ligne. L'installation au cours du week-end d'un piquet de grève sur le site bordelais de Ford fait craindre que le nuage de mauvaises nouvelles économiques américaines ne s'arrête pas aux portes de l'Hexagone.

Tout le week-end, la préfecture de Meurthe-et-Moselle s'est dépensée pour obtenir la libération de deux cadres à l'usine de pneus Kléber-Michelin de Toul et négocier les conditions de départ des salariés de l'usine vouée à fermer. Hier soir, syndicats et direction sont parvenus à un accord sur ces conditions.

Obligé de jouer les médiateurs, le gouvernement est également sommé d'apporter des réponses de fond face à une hémorragie d'emplois continue dans l'industrie depuis 2001, quoique ralentie en 2007, et qu'il assurait vouloir stopper. "Notre pays doit garder des usines", avait promis le candidat Sarkozy. "Les délocalisations ne sont en aucune façon une fatalité. Votre mission est de le démontrer", déclarait-il en juillet, dans sa lettre de mission à Christine Lagarde.

Autre sujet de mécontentement : le gel des salaires dans plusieurs entreprises. Dans les usines du groupe L'Oréal, 5% en moyenne des employés étaient en grève aujourd'hui selon la direction. En cause, une absence d'augmentation générale de salaires depuis 2004, ce qui, selon les syndicats, n'est pas normal au vu des résultats toujours excellents du groupe.

A Marseille, après 16 jours de grève, les salariés de Carrefour Grand Littoral ont repris le travail ce matin. Hier, la CFDT, syndicat majoritaire, a signé un accord avec la direction, qui apporte quelque améliorations sur les conditions de rémunération.

Dimanche soir sur France 3, la ministre de l'Economie et de l'Emploi a assuré être "très attentive à ce qui se passe pour les salariés". Elle a mis en avant le triplement du crédit d'impôts recherche, voté l'été dernier, "mesure phare et déterminante", même si elle ne porte pas tout de suite ses fruits en terme de nouveaux emplois.

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.